Gil Taïeb

Vice Président du Crif

Blog du Crif - L’Humain au cœur de notre action

20 June 2022 | 64 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Le 10 janvier 2023, Yonathan Arfi, Président du Crif, s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de la rafle de Libourne du 10 janvier 1944. Il a prononcé un discours dans la cour de l'école Myriam Errera, arrêtée à Libourne et déportée sans retour à Auschwitz-Birkeneau, en présence notamment de Josette Mélinon, rescapée et cousine de Myriam Errera.  
 
À l'occasion de la fête juive de Hanoucca, découvrez les vœux du Président du Crif, Yonathan Arfi.
 

Pages

Opinion

Pages

Comme pour chacun d’entre vous, les résultats du deuxième tour des élections législatives nous mettent face à une inquiétude quant à la stabilité et la possibilité pour notre pays d’être gouverné.

La France apparaît plus que jamais divisée, voire tiraillée entre des extrêmes qui se sont renforcés, et des partis traditionnels dits de gouvernement qui se sont fragilisés, écroulés, et qui n’ont aucune possibilité de composer une majorité absolue.

Force est de constater que le pari de Mélenchon n’est heureusement que partiellement gagné puisque malgré le résultat de ses troupes, il ne pourra pas devenir le premier ministre qu’il imaginait.

Tous en étaient persuadés, même ceux qui ont signé avec lui une alliance de circonstances dans le but d’exister.

Force est également de constater avec effroi que la grande gagnante de cette élection est Marine Le Pen avec son rassemblement national qui fait une percée historique en devenant la première force d’opposition à l’Assemblée nationale.

Le deuxième quinquennat du président Macron, qui aurait dû être celui des réformes assurées et assumées, celui d’un Homme libre puisque non candidat à sa réélection, sera celui de la négociation permanente et de la recherche systématique d’union avec les concessions qui y seront associées.

Cette instabilité nous prédit des jours difficiles ! Ce qui m’a étonné dans l’ensemble des commentaires, a été la mise de côté du taux d’abstention, si souvent arboré par ceux qui cherchent à décrédibiliser ou à remettre en cause des résultats surtout quand ils n’en sont pas satisfaits. Hier 53,77 % de Français ne se sont pas rendus aux urnes, cela n’a visiblement ému personne.

Et bien moi, cela m’intrigue, m’apostrophe et m’inquiète !

Comment accepter le fait que les propagandes, les mensonges, les manipulations et le populisme ont réussi à prendre la place de ce qui devrait être au cœur de notre réflexion ?  Les extrémistes de tous bords s’ajoutant aux 53,77 % d’abstentionnistes doit nous obliger à revenir aux essentiels ! Je reste persuadé que la meilleure solution afin de lutter contre ce désamour et contre ces extrémismes dangereux, est de remettre l’Humain au cœur de nos préoccupations.

Qu’il soit là figure de proue de tous les programmes.

Il faut l’entendre, le regarder, lui montrer qu’il existe et qu’il est important ! Cela peut sembler pour certains utopique mais je regarde les résultats et le chaos qui risque de se dessiner. 

Il faut oser rêver ! Il faut aussi se remettre en question. Celles et ceux qui aspirent à gouverner doivent également le faire. Celles et ceux qui me suivent, connaissent mes combats et savent combien je me suis engagé avec force et vigueur contre les extrémistes de droite et de gauche, savent que je garde toujours l’humain au cœur de mes préoccupations.

Dans ce vacarme, je retiendrai un témoignage qui m’a ému : celui de la nouvelle Députée Madame Rachel Keke. Cette femme de chambre qui, avec le langage du cœur, a parlé avec émotion au nom de celles et ceux qui comme elles sont si souvent oubliés. J’aurais aimé qu’elle n’appartienne pas à la France insoumise et que de nombreuses Keke aient été candidates dans les partis politiques fréquentables.

Tout en poursuivant avec force nos combats contre les partis extrémistes si souvent antisémites, arrêtons-nous quelques instants, fermons les yeux et ouvrons nos oreilles et nos cœurs afin de redonner à la Politique ses lettres de noblesse en agissant pour chaque citoyen.

Ce matin, je suis certes inquiet mais le pessimisme étant un luxe qu’aucun juif ne peut se permettre, je vous invite tous à nous remettre au travail, à reconstruire et à nous engager.

Le rôle du FSJU est dans ce travail, renforçons-le.

Gil Taïeb