Yonathan Arfi

Président du Crif, un militant juif et citoyen

Discours du Président du Crif à l'occasion du colloque « L’école de la République à l’épreuve de la montée de l’antisémitisme »

11 March 2025 | 125 vue(s)
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Actualité

Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Les femmes, Daech et le Djihad
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19 November 2015
Catégorie : Actualité

« Une femme retranchée dans l’appartement, qui a activé son gilet explosif au début de l’assaut, est morte »

Vendredi soir en l'espace de moins d'une heure, la France a connu le plus grave attentat jamais perpétré sur son territoire. En l’espace d’une trentaine de minutes, des terroristes ont attaqué la capitale à 7 endroits avec une minutie et une détermination macabres. 129 morts, 350 blessés dont 100 dans un état très grave. Les chiffres donnent le tournis. Moins de 48 heures après cette nuit d’horreur, n’en déplaise à certains, il est juste le temps de pleurer.

Des visages sur nos morts
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14 November 2015
Catégorie : Actualité

Les réseaux sociaux se sont mobilisés pour retrouver les personnes portées disparues, ceux dont nous n’avions pas de nouvelles. Les Amis, les familles, les anonymes partagent descriptions, photos et espoir.

Virginie Guedj-Bellaïche's picture
#JeNaiPasPeur
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14 October 2015
Catégorie : Actualité

8H30. Au moment où les employés de la mairie qui font la circulation rangent leurs gilets jaunes, dans les classes, les écoliers ouvrent livres et cahiers. Alors que les hommes sortent de l’office du matin, croisant ceux qui distribuent l’édition du jour du quotidien Israël Hayom, les lycéens patientent à l’arrêt de bus, smartphone en main. Si le rideau de fer des boutiques est encore fermé pour une demi-heure, le cafetier lui prépare déjà son 17e café afour. Voilà à quoi ressemble la vie matinale à Raanana, petite ville près de Tel-Aviv. Et puis hier, mardi, tout a basculé.

Je suis Israélien, je suis Charlie
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13 October 2015
Catégorie : Actualité

Il est temps d'affirmer haut et fort que les islamistes veulent tuer des juifs !

Réaction suite à la nomination de l'Arabie Saoudite au Conseil des Droits de L'Homme.

L'Europe doit se mobilier pour le sort des réfugiés

Olivier Rafowicz's picture
Tel Aviv sur Seine
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12 August 2015
Catégorie : Actualité

La ville blanche sera à l'honneur demain sur les berges de Paris Plage

Un bébé palestinien a été brûlé vif et ses parents ont été grièvement blessés vendredi lorsque des extremistes israéliens ont mis le feu à leur maison en Cisjordanie.
Un acte abominable , Israel doit prendre toutes les mesures nécessaires afin d'éliminer le terrorisme juif.
 

Iran's Ayatollahs were behind the bloody attack that hit the Jewish community center in Buenos Aires in 1994 that killed 84 and injured 230.

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Le Crif et sa commission Éducation, la Fondation Jean-Jaurès et l'IFOP organisaient jeudi 6 mars 2025 au Sénat un colloque dédié à la montée de l’antisémitisme au sein du milieu scolaire, en présence notamment d'Élisabeth Borne, ancienne Première ministre, ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Voici le discours prononcé par le Président du Crif, Yonathan Arfi, à cette occasion. 

Madame la Première Ministre,

Monsieur l'ancien ministre de l'éducation nationale,

Madame la directrice générale adjointe de l'UNESCO,

Mesdames et messieurs les parlementaires, et en particulier cher Laurent Lafon, qui nous accueille aujourd'hui,

Monsieur le recteur d'académie de Paris,

Chers amis,

 

"L’école est l’institution par laquelle une République se fonde mais aussi se réinvente elle-même." Voilà les mots avec lesquels Ferdinand Buisson définissait la mission de l'école dans l'édification et l'incarnation de la République.

Aucune Nation n'a sans doute accordé à l'école une place aussi centrale dans sa construction nationale que la France.

Aucune Nation n'a à ce point défini l'acquisition de l'esprit critique, l'émancipation de tous les conditionnements et tous les déterminismes, comme sa valeur cardinale.

Voilà pourquoi sans doute l'antisémitisme à l'école, comme d'autres haines bien entendu, mais avec malheureusement une vigueur et une intensité particulières en ce moment, n'est pas qu'une menace pour les élèves juifs mais bien une atteinte au projet même dont l'école de la République est porteuse.

Parce que ce sujet est sensible, parce que nous voulions dépasser les on-dit et désamorcer les procès en exagération, il nous est apparu nécessaire d'objectiver le phénomène. C'est le sens de l'étude menée avec la Fondation Jean-Jaurès, que je veux remercier de son engagement sur ce sujet. C'est le sens aussi de l'étude que nous avons menée avec l'IFOP, et qui vous sera présentée tout à l'heure. C'est le sens enfin des témoignages que nous avons directement collectés auprès d'élèves.

 

Écoutons les.

Noah, 11 ans : « Je n'ai pas voulu le dire tout à l'heure, mais il y a des personnes dans une autre classe de 6ème qui font des signes d'Hitler »

Lisa, 14 ans. « Tu as des lunettes et tu es juive […] Sale juive »,

Ces paroles, ce sont celles que des enfants juifs ont pris l’habitude d’entendre à l’école depuis le 7 octobre 2023.

Sous forme de moqueries, d’injures, d’attaques, d’humiliations, ou de mises à l’écart, parfois dans la classe ou sur des boucles de messagerie, les propos, les actes, les gestes antisémites ont parfois envahi leur quotidien.

 

Je veux d'abord dire ici que notre démarche n'a rien de comminatoire vis-à-vis de l'école et des enseignants. C'est au contraire à la fois un appel à l'aide et une déclaration d'amour à l'école de la République, qui à nos yeux ne sera jamais le problème, mais bien la solution.

Les faits malheureusement sont là. Il faut les regarder en face. L’école, que nous considérions comme un sanctuaire, n’a pas résister à la déferlante de haine qui s’est abattue sur la société française depuis l’attaque du Hamas en Israël.

Les jeunes, que l’on pensait immunisés d’un possible retour d’antisémitisme grâce à l’enseignement de la Shoah, et qui incarnent plus qu’aucune autre, une génération sensible à la lutte contre les discriminations, sont devenus la catégorie de population la plus exposée.

Les chiffres, aussi bien ceux du Ministère de l'Education nationale que ceux que nous révélons aujourd'hui avec l'IFOP, ne peuvent que susciter une très grande préoccupation, tant l’enjeu est immense en matière d’éducation.

En effet, si l’esprit critique, la tolérance et les valeurs morales et civiques nécessitent un temps long pour être inculqués, nous savons que la haine, quant à elle, n’a pas besoin de beaucoup de temps pour s’implanter et se répandre.

C’est justement en vertu de cet idéal d’émancipation de l’individu, principe si cher à la France et aux Français juifs, que nous devons protester face à ce dont nous sommes témoins aujourd’hui. En attaquant les jeunes Français juifs, c’est l’ensemble de notre modèle républicain qui se trouve fragilisé.

 

Lors de notre colloque nous évoquerons aussi des reponses apportées à l’antisémitisme.

Il y a d'abord, bien entendu la mobilisation de l'institution scolaire, et il faut le saluer, même si bien-sûr, davantage doit encore être fait.

Je veux saluer aussi les initiatives associatives, que ce soit celles de CoExist, portées notamment par l'UEJF et SOS Racisme, la Licra, le Mémorial de la Shoah et d'autres projets, dont une "fresque de l’antisémitisme", que nous aurons le plaisir de vous présenter.

Je tiens à remercier la présence de la Ministre, témoigne de la mobilisation de la puissance publique, dans la continuité des Assises qui ont été relancées il y a quelques jours par Aurore Bergé.

Chère Elisabeth Borne, je sais que nous avons en partage une passion pour l'universalisme républicain et sa promesse d'émancipation. Je sais que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour que l'école joue son rôle de construction citoyenne.

Je remercie également le « parrain » de cet événement Laurent Lafon, Président de la commission des affaires culturelles, de l'éducation, de la communication et du Sport du Sénat, ainsi bien entendu que Gérard Larcher.

 

Chers amis,

Une école qui ne parvient pas à accueilllir sereinement tous les enfants de la République est une école qui faillit fondamentalement à sa mission.

Avec vous, avec tous ceux qui interviendront ce soir dans ce colloque, je veux croire que nous parviendrons à ce que l'école redevienne le sanctuaire qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être.

Je vous remercie.

 

Yonathan Arfi, Président du Crif