Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali – Nous vivrons, Enquête sur l’avenir des Juifs, par Joann Sfar

27 Novembre 2024 | 108 vue(s)
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Antisémitisme

Meyer Habib, il y a ceux qui l'aiment et ceux qui l'ont en exècre. Mais on ne peut en aucun cas tolérer un tel déferlement de haine antisémite.

Discours prononcé lors de la Plénière de clôture.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

Dans cette éditorial, je m'exprime sur la décision du parquet de Paris de s'opposer à l'incarcération d'Alain Soral. Une décision que je juge inacceptable.

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Nous vivrons, Enquête sur l’avenir des Juifs, par Joann Sfar (*)

 

Né en 1971 à Nice, Joann Sfar est le fils d’André Sfar, un avocat juif originaire de Sétif, en Algérie et de Liliane Haftel, une Juive ashkénaze, originaire d’Ukraine, fille d’une chanteuse pop renommée. Après des études de philosophie, il choisit de se lancer dans la bande dessinée et va connaître un grand succès avec Le Chat du rabbin. La nouvelle BD qu’il nous propose se caractérise par une extrême lourdeur. Au sens littéral du terme : plus d’un kilo à mon avis. Une lourdeur largement compensée par sa qualité. Le sujet est gravissime : le pogrom du 7 Octobre 2023 perpétré par les terroristes du Hamas, qui a meurtri Israël dans sa chair. Un Israël qui demeure debout et confiant en son avenir car un idéal et une espérance qui tiennent en deux mots : « Nous vivrons », animent le peuple juif. Une résilience millénaire symbolisée par la lettre hébraïque « Haï », bien en vue sur la couverture de l’ouvrage.

Par-delà une description sans fards de la tragédie du 7-Octobre, de la guerre qu’elle a engendré et de la vague antisémite qui a suivi, obligeant nombre de Juifs à éviter d’afficher en public leur appartenance, Joann Sfar rappelle de nombreux faits historiques souvent occultés : l’exode inexorable des Juifs du monde arabo-musulman où a sévi la haine des Juifs, le fait que la notion de « Palestinien » n’a été créée que parce qu’Israël a vu le jour, les rapports troubles entre Hadj Amine El Husseini et Hitler, les véritables raisons de l’exode des Palestiniens…

De nombreuses personnalités, de la communauté juive notamment, apparaissent ici et là, au fil des pages : le rabbin Delphine Horvilleur, Enrico Macias, Georges Kiejman, Frédéric Encel, Marc-Alain Ouaknin….

Relevons deux petites erreurs commises probablement par inadvertance : l’ancien Grand rabbin de France, Sirat, se prénommait René-Samuel et non Jean-Samuel. Par ailleurs, lorsqu’il visita le jeune État d’Israël, Joseph Kessel n’était pas muni du premier passeport israélien. Il était français et avait obtenu le premier visa émis par l’État juif.

On notera que, par souci d’équilibre, le Hamas et le terrorisme palestinien ayant été bien fustigés au fil des pages, Joann Sfar, par le biais de ses personnages, ne mâche pas ses mots quant à l’attitude de certains dirigeants israéliens : Netanyahou : « C’est le Premier ministre le plus impopulaire de l’histoire d’Israël ». « S’il n’y avait pas Netanyahou, il n’y aurait pas cette explosion anti-juive ». « Les extrémistes à la Ben Gvir sont les ennemis de tous »…

Une BD captivante et édifiante. À découvrir.

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Les Arènes BD, avril 2024, 456 pages, 35 €.

 

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