Je suis trois enfants assassinés par un monstre.

16 January 2015 | 728 vue(s)
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Opinion

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

De partout en France, se sont levés, se sont élevés les silences indignés, épouvantés et meurtris.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Partout en France, sont venus ces anonymes et ces têtes connus qui voulaient dire leur émotion.

Partout en France, de cette liberté que l'on a assassinée et que l'on a violée, se sont fait entendre les maux et les mots pour dire non et proclamer au monde "Je suis Charlie".

Partout en France, nous avons brandis ces affichettes portant le nom du journal qui a pleuré son sang pour notre liberté chérie.

"Je suis Charlie".

La France que l'on disait éteinte, vieillissante et râleuse s'est transformée en un seul et même peuple, grand de toutes les grandeurs de la France.

Mais, en ces jours de deuil et de recueillement, je ne voudrais pas que l'on oublie trois parachutistes parce qu'ils avaient des prénoms et des noms:

Imad Ibn Ziaten,
Abel Chennouf,
Mohamed Legouad, assassinés les 11 et 15 mars 2012 à Toulouse et Montauban.

Je suis Imad.
Je suis Abel.
Je suis Mohamed.

Mais, en ces jours de deuil et de recueillement je ne voudrais pas que l'on oublie trois enfants, car ce furent trois enfants.

Je suis Arieh Sandler. J'ai 5 ans. Mon bourreau, le fanatique Mohamed Merah m'a assassiné.

Je suis Gabriel Sandler. J'ai 4 ans. Mon bourreau m'a assassiné et je suis leur père Jonathan, assassiné également.

Je suis Myriam Monsonego. J'ai 7 ans. Mon bourreau m'a assassiné.

Je suis trois enfants et nous nous appellons Arieh, Gabriel et Myriam.

France écris mes prénoms sur une pancarte comme tu sais écrire "Je suis Charlie"!

Car je pleure dans ma tombe, car je suis seul dans ma tombe, car j'ai peur dans ma tombe depuis trois ans déjà, parce qu'assassiné parce que juif par un bourreau et le plus grand des lâches.

Ne m'oublie pas.

Je suis Arieh
Je suis Gabriel
Je suis Myriam

Je suis aussi Charlie et j'avais pour nom Liberté chérie.