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Published on 15 November 2019

Crif - Francis Kalifat dans le Talk - Le Figaro : "La haine gangrène notre société"

VIDÉO - Invité du Talk - Le Figaro jeudi, le président du Crif a qualifié d’«infamie» l’instrumentalisation de l’étoile jaune, symbole du martyr juif pendant l’occupation.

Publié le 14 novembre dans Le Figaro

«C’est une infamie !» a condamné Francis Kalifat au «Talk Le Figaro», jeudi, sur le détournement fait de l’étoile jaune arborée par des participants de la marche contre l’islamophobie dimanche dernier.

Très choqué de voir le symbole du martyr juif sous l’occupation instrumentalisé de la sorte, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) dénonce «un silence complice» de la classe politique qui était présente, et notamment de l’extrême gauche. «Nous reconnaissons, condamnons avec force et apportons toute notre solidarité à nos compatriotes musulmans lorsqu’ils sont victimes de discriminations, qu’elles soient à l’emploi, au logement ou encore physiques comme l’attaque de la mosquée de Bayonne.» Néanmoins, juge-t-il, «on ne peut pas mettre sur un même niveau ce qui s’est passé pendant la guerre», rappelant que le martyr juif a vu la mort de six millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Et ladite manifestation n’était en réalité, selon lui, qu’une «manipulation et la démonstration de la collusion qu’il peut y avoir entre l’extrême gauche et l’islamisme».

Combattre l’islamisme, ça n’est pas combattre l’islam mais bien une idéologie politique qui nous combat. Francis Kalifat

Au lendemain de la commémoration des attentats du Bataclan, ce natif d’Oran veut être clair sur ses positions: «Combattre l’islamisme, ça n’est pas combattre l’islam mais bien une idéologie politique qui nous combat.» Constatant «des coups de butoir» donnés par des islamistes qui «testent la République», Kalifat plaide pour «une réaction forte» et milite pour freiner ces manifestations, qu’il juge «communautaristes». À l’aube d’une période électorale, le président du Crif redoute certaines listes communautaristes qui voudraient se présenter au scrutin des municipales. Il attend du gouvernement des résultats et de l’action, estimant qu’il faut «tout faire pour qu’elles ne puissent pas se présenter».

S’il reconnaît moins de départs vers Israël, Kalifat souligne des déplacements de population au premier semestre 2019, expliquant que des familles juives sont amenées à quitter certains quartiers qualifiés de «difficiles», tant la vie leur est rendue impossible par «un antisémitisme sournois du quotidien, une sorte d’aliyah interne» dans la périphérie de toutes les grandes villes de France, résume-t-il. Ceci explique cela, les chiffres parlent d’eux-mêmes sur la progression de l’antisémitisme en France. «Au premier semestre, nous sommes à plus 76 % d’actes antisémites déclarés par rapport à la même période en 2018», dévoile le président du Crif, qui dit tenir ses sources du ministère de l’Intérieur.

«Les actes anti-musulmans ont aussi augmenté en 2019, idem pour les actes anti-chrétiens même si dans des proportions moindres», ajoute-t-il. Pointant du doigt la haine qui «gangrène notre société», Kalifat dépeint un antisémitisme «qui évolue» issu de trois axes: l’extrême droite, qui reste selon lui antisémite, sans condamner le parti de Marine Le Pen mais à l’intérieur duquel «il reste des nostalgiques de Vichy» ; l’extrême gauche à tendance antisioniste et l’islamisme radical qui, rappelle Kalifat, avant de frapper la France a frappé les juifs. La 10e convention nationale du Crif aura lieu à Paris dimanche prochain. «C’est devenu le rendez-vous incontournable pour tous ceux - intellectuels, politiques - qui veulent participer à un débat citoyen», assure Francis Kalifat.

Source : Le Figaro