Les chroniques culinaires - Dis moi d’où tu viens, je te dirais quelle salade cuite tu manges...

27 November 2020 | 358 vue(s)
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Opinion

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Salade cuite pour les Tunisiens, Makbouba chez les Marocains, Tchoutchouka, Shlada pour les Algérois ou encore salade de piments pour les Oranais, à chacun son appellation.

Bien au-delà du nom donné à cette fameuse salade incontournable, les goûts et recettes varient en fonction des pays et des régions du Maghreb.

Vous pensez certainement que la vôtre est la meilleure, ça se comprend ! Mais aujourd'hui on vous donne la recette de chacune, pour vous faire enfin une opinion impartiale !

Un incontournable des tables séfarades

Le vendredi soir, lors du Shabbat, nous sommes tous impatients de nous mettre à table pour enfin goûter les délicieues salades présentes sur la table.  Salades de pommes de terre au thon, carottes au cumin, aubergines au citron... mais celle qui retient véritablement l’attention de tout le monde, c'est la salade cuite.

Tous les convives sont prêts à bondir dessus, afin de déguster le Graale des soirées de Shabbat chez chaque famille séfarade. Chaque vendredi, la même rengaine ! Est-ce que celle de Tata Yolande est meilleure que celle de Mami Yvonne, sans oublier celle de Sarah, jeune mariée qui la réalise pour la première fois. A chacun son astuce, tout réside dans l’explosion en bouche des saveurs.

“Le charme de cette salade si réputée”

Cette salade rouge vif, tel un pot de gouache couleur vermeille qui aurait jailli partout dans un saladier, est à base de 4 ingrédients incontournables : les tomates, les poivrons, l’ail et de l’huile ; BEAUCOUP D’HUILE. Oui, parce que chaque bonne famille séfarade qui se respecte, ne peut envisager une salade cuite sans huile. C’est le petit secret qui fait le charme de cette salade si réputée. 

La réalisation est simple:

  • Plongez des tomates entières dans de l’eau bouillante afin de peler leur peau et de ne garder que la chaire
  • Faites griller des poivrons
  • Mélangez le tout dans une marmite avec un peu d’ail, versez un bidon d’huile, rajoutez du sucre, du sel et du poivre
  • Attendez de longues, très longues minutes.

Car la cuisine séfarade aime se faire attendre pour la déguster avec tout l’amour qu’elle mérite au même titre que l’amour porte un militaire à sa femme lorsqu’il la retrouve après un service interminable.

Autant de recettes que de coutumes séfarades

Mais voilà, c’est ici que tout se corse. Et pour cause, les recettes, le choix des ingrédients, le mode de préparation et le temps de cuisson, diffèrent en fonction des pays et régions.

En effet, chez les Tunisiens on met tout ensemble, on remue bien, on écrase bien, et on alterne avec beaucoup, beaucoup d’huile de tournesol et d’huile d’olive.

Tandis que chez les Marocains c’est le mijotage qui prime ! Cette Makbouba, doit ressembler à de la compoté, presque à de la confiture qui a baigné dans son jus pendant près de 2h ! Chez les Marocains, on ne rigole pas ! La Makbouba c’est sacré ! Dès que l’on laisse cuire les tomates, qu’on ajoute l’huile et enfin les poivrons, on ne touche plus à rien ! On ne remue pas, on laisse la magie opérer.

Chez les Algériens, quelle que soit la région, la salade de piment ou la Shlada, a un goût unique. Parfaitement concoctée, elle mélange la subtilité de l’ail, au goût intense des poivrons grillés, le tout permettant une tenue en bouche inégalement imitée.

Quoi qu’il en soit, que vous préféreriez beaucoup d’ail, peu d’huile ou un peu de sucre, cette querelle séfarade révèle en réalité la merveilleuse pluralité qu’il existe entre les différentes cultures juives du Maghreb, car il y autant de goûts et de recettes qu’il y a de coutumes.

Si vous aussi, vous voulez réaliser une salade de poivrons et tomates qui mettra tout le monde d’accord, ce soir, pour Shabbat, voici une recette inratable du compte Instagram, Cookfinement2020.

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Capture du Instagram : Cookfinement2020