Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Gaza : des mots et des images

19 May 2021 | 179 vue(s)
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Actualité

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Opinion

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Moi-même, il est arrivé que je sous-estime l’angoisse des familles en Israël, alors même qu’il s’agissait de ma propre famille… Aurais-je intériorisé les images où Israël apparait tout puissant et ses adversaires quasiment  inoffensifs, images qui plombent toute communication israélienne sur Gaza ?

Un article du Washington Post prétend que le Dôme de Fer prolonge le conflit. Faudrait-il que les Israéliens en offrent des exemplaires au Hamas pour que le combat soit moins « disproportionné » ?

Cette notion de disproportion joue un tel rôle dans la guerre médiatique que le mot n’a plus besoin d’être énoncé. Un titre prétendument neutre suffit : « 212 morts à Gaza, dont 38 enfants et 8 chez les Israéliens ». Une  conclusion s’impose : Israël fait impunément des cartons sur les habitants de Gaza. On ne précise pas que les chiffres gazaouis viennent du ministère de la Santé, agence de propagande du Hamas, qu’ils ne sont ni vérifiés, ni vérifiables. On ne se demande pas non plus d’où viennent les tirs. Pourtant, un tiers des roquettes lancées vers Israël retombent dans la bande de Gaza et y font beaucoup de morts, car il n’y a effectivement pas de Dôme de fer pour les arrêter. On oublie qui a tiré le premier.

Si la puissance de feu d’Israel ne dépassait pas largement celle du Hamas, Israël n’existerait plus. Ses frappes tuent malheureusement aussi des civils, mais jamais un belligérant n’a pris autant de soin pour réduire le nombre de victimes. Il y a indiscutablement crime de guerre, mais c’est le Hamas qui en est l’auteur, car c’est un crime de guerre que de tirer sur des populations désarmées, ce n’en est pas un que de frapper des cibles militaires pour se protéger. L’immeuble abritant Associated Press et Al Jazira, détruit par Tsahal sans perte humaine est emblématique : un ancien porte parole de l’administration Obama vient d’admettre que le Hamas y avait des installations. Certains le savaient, mais il était malséant d’en parler.

Ce qu’on réclame d’Israël, ne pas réagir quand des roquettes tombent sur les habitants, on ne le réclame d’aucun autre pays : c’est là la véritable disproportion entre Israël et ses ennemis, en plus de la disproportion en population et en éthique de combat.

Certes, dit-on, mais Gaza souffre d’un blocus impitoyable. Non, sa population est la première victime d’un gang terroriste qui s’appelle le Hamas, qui considère que les Juifs seront exterminés quand les temps viendront et qui a fabriqué un immense réseau souterrain où  il a construit avec l’aide de l’Iran des dizaines de milliers de missiles en détournant l’argent qui lui était distribué, notamment par l’Union Européenne.

Jean Castex n’a pas dit cela hier à l’Assemblée Nationale et c’est bien triste. Il n’a pas cité le Hamas et n’a pas eu un mot pour les Israéliens aux abris. Il rejoint le journal Le Monde qui le 10 mai avait titré : « Affrontements à Jérusalem : vingt morts à Gaza au cours de représailles israéliennes ». Rien, rien sur les roquettes…

Le discours du Premier Ministre qui prétend, certes, soutenir la sécurité d’Israël, ressasse le mot de paix comme un mantra, comme si les ennemis d’Israel étaient de pacifiques démocrates.

Mais il y a aussi les discours suivant lesquels quoi que fasse Israël, il sera illégitime, puisque c’est un état « colonial ».

Ce péché originel, dont l’Occident aurait l’exclusivité, est ineffaçable. Dans un autre registre, c’est un stigmate analogue à celui du mâle blanc. Et après l’antisémitisme islamiste, découvert il y a vingt ans, se profile le plus récent variant du virus antisémite, l’antisémitisme décolonial, dont la France Insoumise est un triste passeur dans notre pays.

 

Richard Prasquier