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Published on 14 June 2021

France - Un tag malveillant devant le cimetière juif de Koenigshoffen

L’inscription « Allah akbar » a été découverte jeudi soir à l’entrée du plus ancien cimetière israélite de Strasbourg. Le Conseil régional du culte musulman a immédiatement condamné une « infamie » et une « hérésie ».

Publié le 11 juin dans Dernières Nouvelles d'Alsace

Le graffiti s’étale en capitales maladroites tracées à la peinture rose fluo, sur le totem signalant l’entrée du cimetière juif de Koenigshoffen. Créé à la faveur du retour de la communauté israélite dans la capitale alsacienne, au lendemain de la Révolution française, il accueille les plus anciennes sépultures juives de Strasbourg mais n’est plus utilisé, contrairement au cimetière juif de Cronenbourg.

Le contenu du tag - « Allah akbar », Dieu est le plus grand en arabe - a été découvert jeudi par le gardien du cimetière. « Ce n’est pas le tag qui est antisémite, c’est l’acte qui est antisémite », observe Maurice Dahan, le président du consistoire du Bas-Rhin, propriétaire des cimetières juifs du département. « Le fait de recouvrir le panonceau à l’entrée est affligeant, innommable. Mais si j’avais découvert un tag équivalent devant un cimetière musulman, j’aurais réagi de la même manière. L’antisémitisme, qu’il vise les juifs ou les musulmans, qui sont aussi des Sémites, va à l’encontre des valeurs de la République, pour qui tous les hommes sont égaux. »

Maurice Dahan confie avoir reçu un soutien appuyé du Conseil régional du culte musulman (CRCM) et de son président Saïd Aalla, à la tête de la Grande Mosquée de Strasbourg. « Utiliser le nom de Dieu pour dégrader un cimetière où reposent de nombreux Juifs, qui eux-mêmes ont déjà de leur vivant été victimes d’antisémitisme, est une infamie et une hérésie », affirme Saïd Aalla dans un communiqué publié vendredi. « Cette profanation s’inscrit dans la lignée de très nombreuses autres dans le Bas-Rhin » et appelle en réaction à « l’union des citoyens » pour ne pas céder « à la tentative de fracture entre les communautés. »

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