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Published on 13 September 2023

Amis du Crif – Les Amis du Crif ont reçu Édouard Philippe, ancien Premier ministre et Maire du Havre

Le mardi 12 septembre 2023, les Amis du Crif avaient rendez-vous, pour un échange exceptionnel, avec Édouard Philippe, ancien Premier ministre et Maire du Havre. À la veille de la parution de son nouvel ouvrage « Des lieux qui disent », aux Éditions JC Lattès, Édouard Philippe est venu à la rencontre des Amis du Crif pour une conférence-débat avec Yonathan Arfi, et Nicolas Beytout, Président-fondateur de L’Opinion. Cette rencontre a été l’occasion d’échanger sur de nombreux sujets : éducation, antisémitisme, immigration, élections de 2027…

Le Président du Crif a introduit cette rencontre en remerciant le Premier ministre pour sa présence. Yonathan Arfi est revenu sur sa rencontre avec Édouard Philippe en 2018 lors de la présentation par ce dernier au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (Mahj) du Plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. À cette occasion, Édouard Philippe avait su dire avec sincérité son rejet du racisme et de l’antisémitisme et avait raconté, sa première rencontre avec l’antisémitisme, lorsqu’il avait dix ans, autour d’une table, avec des amis de ses parents. Dans une phrase, qui semble anodine, un des convives a raconté l’histoire de « monsieur X, qui est juif […] ». Comme l’a indiqué Yonathan Arfi, « l’antisémitisme a ici pris la forme d’une apposition, qui n’apporte rien au propos et qui ne dit rien, à part des choses qui ne sont pas dites ».

Cette anecdote rappelle combien l’antisémitisme est une haine à bas bruit, qui fait des Juifs des gens à côté. Les derniers événements de cet été le démontrent. Chez Civitas, on appelle à retirer leur citoyenneté française aux Juifs, le Président des Comores tient des propos profondément antisémites lors de l’inauguration d’une mosquée…

Yonathan Arfi a conclu son introduction ainsi : « À la veille de Roch Hachana, souhaitons-nous une année de renouvellement et non de recommencement ».

 

Nicolas Beytout, Président-fondateur de L’Opinion a ensuite indiqué combien l’assistance était nombreuse pour venir assister à cette conférence. Plus de 600 personnes étaient réunies hier soir pour venir écouter l’ancien Premier ministre.

L’échange s’est ouvert sur l’enfance et l’éducation de l’ancien Premier ministre. Fils de parents professeurs, il a raconté son enfance bercée par l’amour des livres et une certaine liberté à laquelle il tient beaucoup. Dans une interview récente, le Maire du Havre a pointé la crise de l’école comme risque d’une société qui se délite. Il est longuement revenu sur l’école et sur les problèmes auxquels la France était actuellement confrontée, rappelant qu’ « on ne réglera aucune question urgente et importante avant d’avoir réglé la question de l’école ».

Alors que l’École de la Troisième République devait former des citoyens et des républicains, pour Édouard Philippe, on peine aujourd’hui à qualifier le rôle et l’objectif de l’École.

L’ancien Premier ministre a ensuite rappelé combien l’école pouvait renforcer les inégalités sociales, notamment pendant les temps de vacances. Il est nécessaire de « créer une école qui répond autant aux besoins des enfants, qu’aux besoins des professeurs, et aux intérêts des parents ».

 

Nicolas Beytout a ensuite abordé la question de l’abaya. Dans une réponse claire, le Premier ministre a indiqué que « le débat [était] tranché depuis 2004 ». Soutenant la décision du Ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, il a indiqué que l’abaya était « l’occurrence nouvelle d’une question ancienne ».

 

Le Maire du Havre a indiqué que nous vivions dans un pays où sécularisation et désacralisation étaient très fortes et faisaient face, dans le même temps, au développement d’une nouvelle religion en France avec de grandes divergences de pratiques. À la question « comment y répondre ? », Édouard Philippe a rappelé que l’obscurantisme n’était pas le propre d’une seule religion, et qu’il fallait plus d’éducation, plus de fermeté et de clarté, et plus de capacité à contraindre quand on est face à ceux qui ne veulent pas respecter les règles.

 

Sur la question de l’immigration, l’ancien Premier ministre a indiqué que nous vivions une immigration « du fait accompli ». Face à une Europe qui vieillit et une Afrique qui rajeunit, les dispositifs administratifs ne pourront pas répondre à ce problème. Pour Édouard Philippe, « la géographie ne s’invente pas et elle a montré que lorsque la promenade des peuples débute, elle ne peut plus être arrêtée ». Selon lui, les outils dont nous disposons actuellement ne fonctionnent pas ; « nous parlons beaucoup de l’immigration légale alors que le vrai problème se trouve du côté de l’immigration illégale ». Selon lui, il est nécessaire de mettre en place une politique aux frontières dans un espace aussi ouvert que l’Europe. La complexité tient notamment au fait qu’on peut demander l’asile en France, et non uniquement vers la France. Il ajoute également qu’une politique de confiance et de coopération entre le bloc africain et le bloc européen est indispensable.

 

Nicolas Beytout a ensuite interrogé le Maire du Havre sur les élections de 2027, rappelant que les derniers sondages le présentait « comme celui qui aurait les meilleures chances de représenter une mallette allant de la gauche à la droite ». Si l’ancien Premier ministre a répondu qu’il était trop tôt pour faire de la tactique, il a indiqué l’importance de comprendre le paysage politique qui se dessinait à l’horizon 2027, et rappelé l’importance de mettre en place un bon débat public, sans le polariser, en passant par l’exigence et le retour au fondement de la démocratie.

 

Après cet échange très riche, Édouard Philippe a répondu aux questions du public. 

 

Vous pouvez vivre ou revivre cette soirée grâce à l’album photo du Crif : Amis du Crif – Les Amis du Crif ont reçu Édouard Philippe, ancien Premier ministre et Maire du Havre

 

 

Retrouvez l'intégralité de cette rencontre en vidéo : 

 

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