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Publié le 28 Avril 2011

Fondation du Camp des Milles Mémoire et Education - Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation - Cérémonie du 24 avril 2011

Malgré le week-end pascal et l’heure matinale, un public nombreux a participé à la cérémonie qui s’est tenue ce jour au Wagon-Souvenir des Milles, sur les lieux mêmes du départ pour la déportation vers Auschwitz de 2 500 hommes, femmes et enfants juifs du Camp des Milles en août et septembre1942.




La diversité des présents – élus de toutes sensibilités, anciens déportés et résistants, représentants institutionnels et religieux, associations, organisations humanitaires, représentants des communautés juive, chrétienne, musulmane, arménienne et tsigane- illustrait bien l’importance de cette mémoire pour aujourd’hui et pour demain.



La cérémonie débuta par les dépôts de gerbes devant les drapeaux du monde combattant. Furent rappelés ensuite les noms et âges des enfants et adolescents juifs déportés des Milles par deux jeunes filles à la voix empreinte d’émotion. Le même émoi était palpable dans l’assemblée lorsque la voix de Jean Ferrat s’éleva en clôture de cérémonie, devant le wagon… « Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers/ Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés… »



Mr Jean-Louis Medvedowsky, président de l’Union des Déportés, Internés, Familles de Disparus et Fusillés de la Résistance Aixoise souligna qu’aujourd’hui à nouveau « certaines voix tendent à propager des idées pernicieuses et à banaliser des propos et comportements racistes. Il importe au plus haut point de rappeler que l’esprit de vigilance, de résistance, d’engagement doit être le nôtre et doit nous conduire à rejeter tous les discours et comportement xénophobes, stigmatisants, discriminatoire et racistes.»



Mr Alain Chouraqui, Président de la Fondation du Camp des Milles affirma que « toutes les déportations et tous les génocides constituent une expérience forte pour toute l’humanité ; leurs mémoires sont convergentes pour nous apprendre les processus humains qui peuvent mener au pire et qui commencent dans les discriminations du quotidien ; pour nous apprendre aussi que les résistances sont possibles et efficaces, surtout si elles interviennent assez tôt. Cette expérience commune doit nous conduire à toujours nous poser cette question : où en est notre société dans ces processus dangereux ?»



Mme Maryse Joissains-Masini, député-maire d’Aix-en-Provence, rappela « qu’aujourd'hui se produisent des faits qui peuvent conduire aux mêmes conséquences. Si on n'est pas capable d'arrêter certains comportements, certaines pensées, certains votes, c'est tout l’être humain qui est en danger. Et si demain, on peut considérer certains humains comme des marchandises, c'est le pouvoir de l'argent qui aura gagné et l'humanité qui aura perdu »



Enfin, Mr Yves Lucchesi, sous-préfet d’Aix-en-Provence, représentant l’Etat, lut un message rédigé conjointement par les grandes associations nationales de déportés qui se conclut ainsi : « En cette journée du souvenir de la déportation et des combats de la liberté, les hommes, les femmes et les enfants qui ont vécu ces événements dans leur chair et avec leurs yeux, appellent avec force leurs concitoyens à rester fermes dans la défense des valeurs de liberté, de démocratie, de tolérance et à ne jamais oublier que le monde se construit par la force de l’espoir et par la générosité des hommes, non par la force des dictatures »



Photo : D.R.