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Publié le 14 Novembre 2011

L'Allemagne confrontée à une «nouvelle forme de terrorisme d'extrême droite»

Un nouveau suspect a été arrêté, dimanche 13 novembre 2011, par la police allemande après la récente découverte d'un groupuscule néonazi soupçonné d'être à l'origine de 10 meurtres. L'Allemagne est confrontée à une "nouvelle forme de terrorisme d'extrême droite", a estimé le ministre de l'Intérieur.




L'homme, un Allemand de 37 ans, est soupçonné d'appartenir à ce groupe extrémiste, Clandestinité national socialiste, qualifié d'organisation terroriste par le parquet. La justice pense que ce groupe, découvert la semaine dernière seulement, est derrière les meurtres de huit personnes d'origine turque et d'un ressortissant grec entre septembre 2000 et avril 2006 dans plusieurs villes allemandes et d'une policière allemande de 22 ans tuée par balles à Heilbronn en avril 2007.



Parmi les neuf premières victimes figuraient un grossiste de fleurs, un tailleur et des propriétaires de stands de kébabs, abattus sur leur lieu de travail, une mystérieuse série de meurtres connue sous le nom de "meurtres des kébabs".



"A présent, il s'agit de déterminer si (...) d'autres personnes étaient impliquées, s'il existe un réseau et de quelle dimension", a expliqué le ministre de l'Intérieur Hans-Peter Friedrich devant la presse à Berlin. "Il semble, d'après tous les éléments dont nous disposons jusqu'à présent, que nous connaissions une nouvelle forme de terrorisme d'extrême droite", a ajouté le ministre. Il a noté que l'affaire était inhabituelle car le groupe n'avait jamais revendiqué les actions et ne s'en était pas non plus vanté dans les milieux d'extrême droite.



En marge d'un déplacement à Leipzig, la chancelière allemande Angela Merkel a observé que ces "découvertes alarmantes" laissent deviner "des structures que nous n'avions pas imaginées ainsi", selon l'agence de presse DAPD.



Les enquêteurs tentent de déterminer si le nouveau suspect, Holger G., était directement impliqué dans les meurtres attribués au groupe. Il est soupçonné d'avoir aidé les trois autres membres identifiés du groupe en leur fournissant des papiers et des véhicules dont l'un a apparemment été utilisé dans le meurtre de la policière, selon le parquet fédéral allemand. Deux des membres du groupe sont décédés et une troisième s'est rendue à la police la semaine dernière.



L'existence du groupe a été mise au jour la semaine dernière, quand les armes de service de la policière morte et d'un de ses collègues qui avait été blessé ont été retrouvés dans un mobile home en flammes dans le centre de l'Allemagne. A l'intérieur, se trouvaient les corps de deux hommes, un double suicide, selon la police.



Les enquêteurs ont ensuite découvert l'arme utilisée lors des meurtres précédents dans l'appartement des deux hommes à Zwickau dans l'est de l'Allemagne, qui avait également brûlé la semaine dernière après une explosion. Les deux hommes, Uwe B. et Uwe M., sont soupçonnés d'avoir fréquenté des cercles d'extrême droite à la fin des années 90 avec une femme, Beate Z., qui s'est rendue mardi à la police.



Le ministre de l'Intérieur a dit avoir demandé un réexamen de tous les crimes violents irrésolus depuis 1998 pour lesquels un mobile xénophobe avait été soupçonné.



Photo : D.R.



Source : Associated Press