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Publié le 10 Novembre 2011

«La bande à Gaza ? C'est pas un groupe d'extrémistes palestiniens?»

Une doctorante à l'université de Montpellier a mené une enquête auprès d'un groupe d'étudiants en deuxième année d'histoire-géographie sur leur connaissance du conflit israélo-palestinien. Les résultats sont ahurissants :




« La bande à Gaza ? Un groupe organisé, armé », « des extrémistes palestiniens à l'origine de plusieurs attentats ». La Cisjordanie ? Un « pays voisin accueillant des réfugiés et se mettant en conflit avec l’Etat d’Israël ». Jérusalem ? Une zone « internationale » ou « neutre »...



Cette séquence de questions-réponses sur le conflit israélo-palestinien n'a pas été réalisée dans un collège, ni même au lycée. Elle est le fruit d'une étude menée par Chloé Yvroux, doctorante à l'université de Montpellier, auprès d'un groupe d’étudiants en deuxième année d'histoire-géographie de cette même faculté. Les résultats, édifiants, sont à découvrir sur le blog Visions cartographiques du Monde diplomatique.



Chloé Yvroux a interrogé ces étudiants sur leur vision du conflit israélo-palestinien à travers une série de questions simples. "Pour un groupe a priori mieux informé que la moyenne de la population, les résultats sont tout simplement ahurissants", précise la note en introduction.



L'enquête s'appuie sur une série de questions ouvertes et sur la réalisation de cartes. Les fonds de carte sont proposés aux étudiants avec la consigne suivante : "Voici le territoire du conflit. Complétez cette carte avec tous les éléments que vous connaissez."



"Il en ressort que pour nombre d'étudiants, la bande de Gaza constitue le seul territoire des Palestiniens", résume Chloé Yvroux. "Dernière bande de terre encore sous un petit contrôle palestinien", "territoire des Palestiniens, le seul qu’il leur reste, envié par les Israéliens", "bande de terre où sont réfugiés l’ensemble des Palestiniens", elle devient même, pour près d’un tiers des étudiants, l'enjeu principal du conflit israélo-palestinien.



"Les cartes produites illustrent cette vision partagée : Gaza apparaît parfois littéralement comme une 'bande' traversant le territoire de part en part, séparant Israël de la Palestine", explique l'auteur, schémas à l'appui :



Chacun se croit légitime à avoir, voire à donner un avis sur le conflit israélo-palestinien. Mais quelle est la valeur réelle des informations dont nous croyons disposer ? C'est à cette question qu'a voulu tenter de répondre Chloé Yvroux.



"Au-delà du simple constat d'un manque général de connaissances, l’analyse des représentations révèle des perceptions bien partagées, apparemment dues à des déformations collectives, explique-t-elle. De la situation au Proche-Orient, la plupart des Français ne reçoivent des informations qu’au travers des conversations, de la littérature et des médias. Autant de filtres et d’intermédiaires à l’origine du processus de fabrication des représentations qui permettent de créer un cadre de médiation avec le 'réel'."



Photo : D.R.



Source : le Monde du 10 novembre 2011


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