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Publié le 10 Juin 2010

La flottille iranienne, par Smadar Péri et Itamar Eichner

Est-ce qu’à la fin de la semaine prochaine ce seront des bateaux iraniens qui partiront vers la bande de Gaza pour briser le blocus israélien ? Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé hier que son pays se préparait à l’envoi de sa propre flottille vers Gaza pour pourvoir les Palestiniens en matériel médical.




L’Iran entend envoyer deux bateaux qui se joindront à d’autres bateaux en provenance de pays islamistes. Le porte-parole du ministère iranien a refusé de révéler l’identité de ces autres pays « avant d’achever les préparatifs ». De hauts responsables des gardes révolutionnaires ont fait part de leur volonté d’accompagner les bateaux de cette flottille, mais les dirigeants du Hamas à Gaza ont eux exprimé leur opposition à cette idée.



En Israël, on suit avec inquiétude les informations qui proviennent d’Iran et on essaie de collecter des renseignements sur l’objectif de cette flottille. Pas de meilleur prétexte qu’une crise israélo-turque pour que le président iranien, Mahmud Ahmadinejad, embrasse chaleureusement ses amis d’Ankara. En effet, la première journée de la conférence régionale à Istanbul ressemblait à un concours de diffamations anti-israéliennes entre les différents leaders.



Avant que le président iranien ait atterri à Istanbul, son homologue Bachar Assad et le Premier ministre turc Rajeb Teyyip Erdogan avaient déjà formé un front uni contre Israël. « Israël va payer cher l’assaut du Marmara », a déclaré Erdogan lors d’une conférence de presse conjointe avec Bachar Assad. Ce dernier n’a pas tardé pour ajouter du sien : « Il s’agit d’un crime ignoble commis par les soldats de Tsahal, qui ont suivi l’ordre de leur gouvernement ». Assad a profité de cette occasion pour exprimer ses condoléances aux « martyrs turcs ».



En effet, tant le Premier ministre turc que le président syrien ont apporté aux dizaines de millions de téléspectateurs à travers le monde arabe le message qu’ils attendaient. « Nous savons bien que les passagers du bateau turc n’avaient pas le droit de porter des armes : ils n’avaient même pas de couteaux. Ce qui s’est passé sur le bateau et qui a mené à la mort de neuf citoyens turcs n’était pas une erreur commise par les soldats israéliens mais plutôt les instructions du gouvernement israélien », a déclaré Assad.



(Article publié dans le Yedioth Aharonot du 8 juin 2010)



Photo : D.R.