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Publié le 3 Juin 2011

«Le Prix Max Cukierman m’honore autant qu’il m’encourage à poursuivre mes travaux sur le yiddish, dans une optique d’ouverture»

Le « Prix Max Cukierman » a été fondé en 1982 par deux personnalités bien connues de notre communauté, Henri et Roger Cukierman (qui précéda Richard Prasquier à la présidence du CRIF). Ils ont fondé ce prix en la mémoire de leur père qui fut tant attaché à la culture yiddish. Depuis trois décennies des écrivains, journalistes, artistes ont été couronnés par cette distinction attribuée par un Jury où délibèrent : l’écrivain Elie Wiesel, Pr. Ady Steg, l’avocat Samuel Pisar, Pr. Bernard Kanovitch, Lucien Finel, ancien Maire du IVe, l’universitaire et écrivain Rachel Ertel, l’historien Henri Minczeles, l’animatrice radio Lise Amiel-Gutmann, Claude Hampel, directeur des Cahiers Yiddish et Cahiers Bernard Lazare, sans oublier Henry Bulawko, absent lors de l’attribution du prix pour raisons de santé.




Pour le Prix 2011, le Jury a choisi à l’unanimité Anne Szulmajster-Celnikier. Linguiste et anthropologue, elle fait de la recherche au Collège de France sous l’autorité du Professeur Claude Hagège. Titulaire de deux Maîtrises, de deux DEA, d’un Doctorat en linguistique, elle a consacré à la langue yiddish un nombre impressionnant de communications, articles ainsi que des contributions aux ouvrages de linguistique dont le Dictionnaire des langues du monde, sous la direction d’Alain Peyraube (PUF, 2011), où elle signe un chapitre dédié au yiddish. Ses travaux portent également sur d’autres judéo-langues tel le judéo-espagnol, mais également sur l’espéranto.



En ouverture, Henri Minczeles, après avoir salué les frères Cukierman, a présenté les membres du Jury présents. Il a donné la parole à Claude Hampel qui, forcé d’être bref, n’a fait qu’efflorer l’impressionnante biographie de la lauréate, en citant, entre autres, son ouvrage qui fait référence : « Le yiddish à travers la chanson populaire. Les éléments non germaniques du yiddish » (Ed. Louvain-La-Neuve, Peeters, 1991). Ce fut ensuite le Professeur Ady Steg qui a remis, à Anne Szulmajster-Celnikier, le Prix Max Cukierman 2011. Dans son propos, il a exprimé sa reconnaissance à la lauréate pour ses travaux portant sur la connaissance du yiddish.



Dans ses remerciements, citant un grand nombre de personnalité, Anne Szulmajster-Celnikier a déclaré : « Le Prix Max Cukierman m’honore autant qu’il m’encourage à poursuivre mes travaux sur le yiddish, dans une optique d’ouverture ». La lauréate a conclu, pour la plus grande joie de l’assistance, par une strophe de la chanson sur le justement joyeux et éméché « Rebbe Elimejlekh », passant ainsi le témoin à la talentueuse Michèle Tauber. Mais par le plus grand des hasards, est arrivé dans la salle de la Mairie du IVe le Professeur Claude Hagège, dont l’ouvrage « Halte à la mort des langues » fut cité par Claude Hampel. Cédant aux applaudissements et à l’invitation d’Henri Minczeles, président de séance, il a pris la parole pour féliciter Anne, son assistante, et qui plus est, pour vanter la personnalité de celle qui, en matière de « yiddishologie », fait un travail remarquable qui mérite non seulement la reconnaissance mais des marques d’amour. Ce sentiment fut largement partagé par le Jury et en particulier par Rachel Ertel dont la lauréate fut élève en yiddish.



La partie artistique a été magnifiquement assurée a cappella par Michèle Tauber dont le répertoire était en parfaite symbiose avec la haute qualité de cet évènement culturel.



Photo : D.R.