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Publié le 28 Septembre 2011

Le secteur privé à Gaza : un mini empire économique aux mains du Hamas

Le Washington Institute estime que le revenu par habitant en Cisjordanie est deux fois supérieur à celui de Gaza (estimé à 2100$ par habitant). L’institut souligne que ces revenus ne proviennent pas d’activités économiques classiques dans la mesure ou le taux de chômage est supérieur à un tiers de la population active. Il faut regarder estiment les experts du côté de l’économie parallèle alimentée par les 800 tunnels de contrebande percés sous le corridor de Philadelphie (la frontière entre Gaza et l’Egypte).




Le marché noir généré est estimé à 800 millions de $ par an (béton, pétrole, armement). Une somme équivalente en cash transiterait par les tunnels échappant à toute taxe. D’après les analystes les quantités de cash sont telles que les banques de Gaza se sont tournées vers la Banque Centrale d’Israël pour examiner les possibilités de placement.



L’Autorité Palestinienne transfère pour sa part 1,2 milliards de dollars chaque année à Gaza afin de payer les salaires et les retraites de 77 000 personnes – dont une milice armée de 20 000 hommes échappant à l’Autorité Palestinienne, ainsi que du fuel, de l’électricité, et de l’eau (versé aux sociétés israéliennes qui fournissent ces services). Selon le Premier Ministre Palestinien, c’est plus de 50% du budget de l’Autorité Palestinienne (3,7 milliards de dollars) qui est transféré chaque année à Gaza.



Il faut ajouter à cela 200 millions de $ en cash versé par les Nations Unies, plus l’équivalent en nature sous forme de biens alimentaires et carburants. Au total 160 ONG s’activent sur place à Gaza (sur un territoire grand comme les Saintes Marie de la Mer). Selon des sources locales le Hamas lèverait 250 millions d’impôts par an pour faire tourner son budget estimé à 540 millions de dollars, soit le double.



Les taxes sur les cigarettes rapporteraient à elles seules 80 millions de dollars, les vignettes automobiles représenteraient 25 millions de dollars. De grosses taxes sont perçues sur l’importation de produits de luxe venant d’Israël et la location de machines outils à des entrepreneurs locaux. Tout le reste provient de dons internationaux.



D’après les renseignements militaires israéliens, l’Iran fournirait 100 millions de dollars par an soit environ 20% du budget. Ces sommes sont versées par le biais du Bureau du Hamas implanté à Damas en Syrie et soutenu par le dictateur local. Mais Mahmoud Abbas donne un chiffre supérieur à celui des israéliens et pense que le financement iranien s’élèverait à plus de 200 millions de dollars.



En l’espace de 5 ans le budget du Hamas (listé comme organisation terroriste par l’Europe) est passé de 40 millions de dollars à 540 millions de dollars. Les USA suspectant des activités illégales de financements ont listé la Banque Nationale du Hamas et la Poste de Gaza comme organisations terroristes.



Cela n’a d’ailleurs aucun impact sur leur fonctionnement et les deux entités continuent de faire du business en shekels (monnaie israélienne) et en dollars. Les analystes estiment que la majorité du secteur privé à Gaza est aux mains du Hamas. Il est question d’un mini-empire économique qui couvre tous les secteurs, assurances, exploitations agricoles, pêcheries.



Gaza est dirigé par le Hamas, une organisation paramilitaire dissidente listée par l’Union Européenne, les USA, le Canada et le Japon comme une organisation terroriste. Elle figure en effet dans la liste des personnes, groupes et entités auxquels s’appliquent les articles 2,3 et 4 de la position commune 2001/931/PESC mise à jour en 2011. Environ 1/4 des organisations figurant sur la liste antiterroriste de l’UE sont palestiniennes.



Photo (le Grand Hôtel de Gaza) : D.R.



Source : Site officiel de la Chambre de Commerce France Israël