Actualités
|
Publié le 7 Avril 2010

Le site anti-immigration fdesouche.com n’est pas hébergé en France

François Desouche, le site d’extrême droite le plus populaire de France (24.000 pages vues par jour), n’est pas hébergé en France. « Identitaire » » et « nationaliste », ses créateurs ont pourtant choisi de l’installer aux États-Unis, dans la petite ville de Lansing au Michigan. Plutôt paradoxal pour un site qui stigmatise les étrangers qui s’installent en France, avec des titres d’articles plutôt tranchés : Marseille: La Bonne Mère transformée en Mosquée ou La vie en France de Soraya et Nesma: CMU, RMI, allocs…




« Ces sites s’hébergent à l’étranger parce qu’il existe des lois antiracistes en France depuis 1972 », explique à StreetPress, Marc Knobel chercheur au CRIF et responsable d’une association de lutte contre le racisme sur Internet, Jaccuse ! :



« Les propos racistes et antisémites sont considérés non comme des opinions mais comme des délits, et des actions en justice peuvent être intentées contre les directeurs de publication de ces sites.» Marc Knobel poursuit: «A partir du moment où ils sont à l’étranger, ils sont tranquilles. Les coordonnées que possèdent les hébergeurs étrangers ne peuvent être ou ne sont pas transmises aux services français ».



Parfois les sites en question se défendent de tout racisme. Même si beaucoup de textes frôlent la ligne jaune. « Comme leur modérateurs ne sont pas formés comme dans les grands médias, des propos racistes peuvent facilement se retrouver en ligne », estime Marc Knobel. « Soit par inattention, soit par convergence d’idées ». Partant, « il est clair que les sites en question choisissent un hébergement à l’étranger pour des raisons de sécurité et non de commodité ».



Triste extrême droite. Une partie de la galaxie nationaliste du web s’est exilée à l’étranger pour éviter des poursuites sur le sol national. D’autant qu’il est aussi simple, en quelques clics de souris, de louer un serveur à l’étranger qu’en France. Du coup, dans la balance, face au risque juridique, la préférence nationale se fait bien vite oublier. Vous voulez en savoir plus ? Pas de chance, François de Souche n’a pas jugé bon de répondre à notre demande d’interview.



Photo : D.R.



Source: Robin D’Angelo - StreetPress