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Publié le 20 Décembre 2011

Nouveau rapport du «SPCJ» britannique

Le royaume est devenu ces dernières années un terrain fertile pour l'activité anti-israélienne, mais le rapport 2010 de l'organisation juive CST (Community Security Trust), équivalente britannique du SPCJ français (Service de Protection de la Communauté Juive), détermine que les expressions d'antisémitisme ne se trouvent pratiquement que dans des marges extrémistes, et non pas dans le débat central.



Malgré le fait que ces dernières années, l'antisémitisme soit devenu le centre l'activités anti-israéliennes, ceux qui manifestent ouvertement leur antisémitisme sont rares dans le débat politique et médiatique central de la Grande Bretagne – C'est ce qui ressort du nouveau compte-rendu qui a été publié cette semaine, qui détermine que les expressions antisémites ne sont pas fréquentes dans le "courant dominant" (mainstream) du débat public britannique, mais principalement dans les milieux extrémistes qui manifestent également leur racisme envers d'autres minorités, ou parmi des groupes musulmans extrémistes.



Ces dernières années, des organismes centraux des médias britanniques ont reçu un caractère antisémite et ont été énormément critiqués suite à l'idéologie agressive qu'ils ont à priori adoptée envers Israël; parallèlement, la Grande Bretagne est devenue l'un des principaux centres de la campagne de BDS, qui appelle au boycott de l'état d'Israël à cause de l'occupation. Même les campus universitaires britanniques sont un centre de friction dans lequel prolifèrent les appels au boycott académique d'Israël, et c'est seulement cette année qu'a été annulée la loi permettant l'émission d'un mandat d'arrêt contre des personnalités israéliennes sur la terre du Royaume Uni.



Mais malgré tout cela, le compte-rendu détaillé publié par la "Fondation pour la Sécurité de la Communauté Juive" (CST) note positivement le faible nombre d'expressions antisémites durant la dernière campagne électorale en Grande Bretagne et dans le contexte de la crise économique qui règne sur le pays. Dans le compte-rendu, sont recensés et analysés une variété d'expressions et d'articles dans la scène publique, politique et médiatique en Grande Bretagne pour l'année 2010.



L'organisation CST, responsable de la sécurité des institutions juives en Grande Bretagne, représente la communauté juive dans les domaines du maintien de l'ordre et de la sécurité et recense et analyse des données statistiques sur des incidents antisémites. Les auteurs du compte-rendu, qui s'ouvre avec la photo d'un écran de la page Facebook dédiée à la journée "Kill a Jew" (Tuez un juif") mettent l'accent sur le fait qu'il se focalise sur des organisations et des groupes du courant central de l'action publique, «qui ne sont absolument pas antisémites, mais dont le comportement risque d'avoir des répercutions sur les attitudes générales en ce qui concerne les juifs et l'antisémitisme».



Ils clarifient le fait que parmi des éléments marginaux et extrémistes, auxquels se réfère le compte-rendu, il y a beaucoup plus de manifestations d'expressions antisémites. «Les influences antisémites risquent de naitre de situations absolument légitimes, qui n'ont aucune intention antisémite», détermine le compte-rendu, et il ajoute qu'il n'y a aucune intention de dénier l'importance de la couverture médiatique ouverte et critique aux sujets liés au judaïsme et à Israël; mais même si la critique en elle-même n'est pas antisémite, elle risque de le devenir quand on en fait usage dans des termes et des notions antisémites. «Ceux qui mènent ces discussions», prévient le compte-rendu, «doivent accepter la responsabilité et comprendre les répercutions potentielles de leur débat, et ils devraient éviter d'enflammer des situations tendues par l'utilisation d'un certain langage et d'allusions infondées».



72% des juifs en Grande Bretagne: nous sommes sionistes



En Grande Bretagne vivent environ 350 mille juifs, et la plupart d'entre eux vivent dans la capitale Londres et ses environs. Selon une enquête de l'Institut pour la Recherche Politique Juive en Grande Bretagne, qui est également publiée dans le compte-rendu, 72% des juifs du Royaume se définissent comme des sionistes et 82% définissent Israël comme ayant un rôle central et important pour leur identité juive. Le compte-rendu qu'avait été publié l'Institut Reut l'année dernière avait également déterminé que, bien que Londres soit l'une des capitales mondiales de la délégitimation de l'état d'Israël, la population générale de la Grande Bretagne n'était pas hostile à Israël; la plupart des britanniques n'ont pas d'opinion et quand ils sont requis d'exprimer une opinion dans des enquêtes, la majorité d'entre eux exprimeront un plus grand support de l'attitude d'Israël comparé avec le support de l'attitude pro-palestinienne.



Le compte-rendu actuel confirme également ces données, et détermine que le débat anti-israélien et antisioniste n'est ni fréquent ni significatif sur la scène publique britannique – bien qu'il devienne plus fréquent parmi la gauche libérale et parmi des groupes d'activistes, des unions de travailleurs et des organisations estudiantines. L'usage de concepts antisémites traditionnels regardant la conspiration, la richesse, la puissance, et la ruse, ajoute le compte-rendu, n'est généralement pas dirigé contre des juifs en tant que juifs mais vise surtout des attaques contre Israël, le sionisme et les sionistes. Cependant, ajoute le compte-rendu, «il y a un certain danger que la rhétorique dirigée contre le sionisme et contre les supporters d'Israël risque d'encourager une hostilité contre les juifs de Grande Bretagne, y compris la catégorisation stéréotypée raciste et des préjugés contre des juifs qui soutiennent Israël, et ainsi, encourager le rejet de l'expression de l'inquiétude des juifs concernant l'antisémitisme».



Comme la Grande Bretagne en a fait l'expérience la semaine dernière, alors qu'un membre du Parlement, Fon Flynn avait accusée l'Ambassadeur d'Israël Matthew Gold de «double loyauté» en tant que juif, le compte-rendu mentionne également, en les rejetant, des cas flagrants d'expressions antisémites sur la scène publique en 2010, parmi elles, même une expression émise par un juif: le membre du Parlement Gerald Kaufman, qui a dit lors d'une manifestation pro-palestinienne que «des millionnaires juifs de droite » contrôlent en partie le parti conservatiste.



De plus, le compte-rendu mentionne le fait que membre du Parlement Martin Linton avait décrit «les longs bras d'Israël dans la politique extérieure américaine». Sur la scène médiatique, il est fait référence d'un article publié par le journal "Independent", dans lequel il avait été prétendu que les Etats Unis «flattaient» le lobby juif américain, et un programme de la radio 4, qui avait reçu un expert qui avait accusé les juifs de la Diaspora de collaboration avec le service d'intelligence (Mossad) israélien; il y est également fait rappel d'une interview dans le "Sunday Times" avec le metteur en scène américain Oliver Stone, dans lequel il avait dit que les médias américains étaient dirigés par les juifs et avait fait allusion au fait qu'il en allait de même avec la politique extérieure des Etats Unis. De plus, il a été fait mention d'un talkbacker écossais qui a été questionné et poursuivi en justice pour avoir émis des remarques antisémites qu'il avait publié en réaction à un article; et la Semaine de Commémoration de l'Holocauste en Grande Bretagne, qui a été gâché l'année dernière à cause de campagnes anti-israéliennes qui se sont mélangées avec les événements officiels.



Photo : D.R.



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