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Publié le 28 Octobre 2011

Rapport du Centre Meir Amit d'Information sur les Renseignements et le Terrorisme (19-25 octobre 2011)

La semaine a été marquée par une attaque à l'arme blanche dans le quartier de Ramot à Jérusalem. Par ailleurs, deux autres tentatives d'attaques à l'arme blanche ont été déjouées au carrefour du Gush Etzion et près du Caveau des Patriarches à Hébron. Dans le Néguev occidental, un calme relatif règne depuis trois semaines. Les cérémonies d'accueil des terroristes libérés dans le cadre de l'échange avec Gilad Shalit se sont poursuivies dans l'Autorité palestinienne, la bande de Gaza et les pays dans lesquels 41 terroristes ont été expulsés (Turquie, Syrie, Qatar et Jordanie). Les terroristes libérés ont souligné à maintes reprises qu'ils ne regrettaient pas leurs gestes et qu'ils adhéraient à l'option de la violence et du terrorisme. Lors des cérémonies d'accueil, les dirigeants du Hamas ont multiplié les appels à de nouveaux enlèvements afin de "vider" les prisons israéliennes où sont détenus les terroristes palestiniens.




Attaques à l'arme blanche à Jérusalem et en Judée
Le 22 octobre 2011, deux jeunes Israéliens du quartier de Ramot à Jérusalem ont été attaqués par un Palestinien âgé d'une vingtaine d'années et armé d'un couteau. Un des jeunes gens, âgé de 17 ans, a été gravement blessé et a été transféré à l'hôpital. Les forces de Tsahal et de la police se sont lancées à la recherche de l'agresseur, qui s'est enfui vers le village de Beit Iksa (situé près de Ramot) et est toujours en fuite. Aucune organisation n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque (Porte-parole de Tsahal, 22 octobre 2011).



Durant la semaine, deux tentatives d'attaques à l'arme blanche ont été déjouées : Le 19 octobre, une jeune Palestinienne s'est approchée d'un groupe de soldats et de civils qui attendaient à un arrêt d'autobus près du carrefour de Gush Etzion. Elle a traversé la route en leur direction et a brandi un couteau en criant "Mort aux Juifs" et "Allah Akbar". Les soldats présents sur place ont réussi à contrôler la terroriste et à l'arrêter (Porte-parole de Tsahal, 19 octobre 2011). Le 23 octobre, des gardes-frontières israéliens ont arrêté un jeune Palestinien au comportement suspect à un point de contrôle près du Caveau des Patriarches à Hébron. Sa fouille a révélé qu'il était armé d'un couteau. Pendant son interrogatoire, le Palestinien a reconnu qu'il prévoyait de commettre une attaque à l'arme blanche dans le secteur du Caveau des Patriarches (Porte-parole de Tsahal, 23 octobre 2011).



Judée-Samarie



Plusieurs cas de tirs de pierres contre des véhicules israéliens, des civils et des membres des forces de sécurité ont été signalés cette semaine en Judée-Samarie. En parallèle, les heurts entre Palestiniens et résidents israéliens des implantations se sont poursuivis, notamment sur fond de cueillette des olives : Ainsi, le 22 octobre, des pierres ont été lancées sur un véhicule israélien au Sud de Bethléem, sans faire ni blessés ni dégâts (Porte-parole de Tsahal, 22 octobre 2011). Le 22 octobre, près de 50 Palestiniens se sont réunis près de Karmi Tsur (au sud ouest de Bethléem) et ont lancé des pierres contre les forces de sécurité (porte-parole de Tsahal, 22 octobre 2011).



Libération de Gilad Shalit – Etat des lieux



Accueil des terroristes libérés



En Judée-Samarie et dans la bande de Gaza, les cérémonies d'accueil des terroristes libérés dans le cadre de l'échange avec Gilad Shalit se poursuivent sous l'égide de l'Autorité palestinienne et du Hamas. Ces cérémonies ont été mises à profit pour faire passer le message que des prisonniers supplémentaires seront libérés par le biais d'enlèvements.



Une "compétition" relative oppose l'administration du Hamas à l'Autorité palestinienne quant au traitement des terroristes libérés et au soutien du public qui en découle. Ainsi, Mahmoud Abbas a ordonné de donner à chaque terroriste libéré, qu'il reste dans les terroristes administrés par l'Autorité palestinienne ou qu'il soit transféré, une bourse présidentielle d'une somme de 5000 dollars. Par ailleurs, il a ordonné aux centres médicaux de traiter gracieusement les Palestiniens libérés (Paltoday, 23 octobre 2011). Tous les terroristes libérés dans la bande de Gaza ont reçu une somme de 2000 dollars ainsi qu'une solution de logement temporaire à l'hôtel pour une durée d'un mois (par la suite, un appartement permanent a été promis à chacun). De plus, le Hamas œuvre à faciliter l'entrée des proches des libérés dans la bande de Gaza et à garantir l'inscription gratuite de leurs enfants dans les écoles et dans les universités. Chaque terroriste libéré sera bénéficiaire d'une couverture sociale gratuite (Qudsnet, 20 octobre 2011). Des membres des forces de sécurité sont arrivés à la cérémonie organisée par le Jihad Islamique Palestinien à Jenine en l'honneur des libérés et ont retiré le drapeau du Hamas planté sur place. Par ailleurs, les familles des prisonniers libérés ont été invitées à retirer les drapeaux du Hamas installés à leur domicile (Site Internet Ajnad-news, 24 octobre 2011).



Accueil des prisonniers expulsés à l'étranger



Le Hamas a effectué des préparatifs particuliers en vue du suivi des 41 prisonniers expulsés à l'étranger. Chaque groupe a été accompagné d'un membre du bureau politique du Hamas qui a personnellement surveillé les procédures de réception. La presse turque a largement couvert la libération de Gilad Shalit, particulièrement l'arrivée de 11 terroristes à Ankara, dontAmina Muna, activiste du Fatah reconnue coupable d'avoir planifié l'enlèvement et le meurtre d'un jeune Israélien, qui avait utilisé Internet pour le manipuler (Janvier 2001). Les dix autres terroristes sont des membres du Hamas. Selon la presse turque, les terroristes ne sont pas autorisés à circuler non-accompagnés. D'autre part, la Turquie ne les forcera pas à demeurer sur son sol ni ne les empêchera de se rendre dans un autre pays s'ils en expriment le désir (Hürriyet, 20 octobre 2011). Une cérémonie a été organisée pour les terroristes expulsés en Syrie dans le camp de réfugiés de Yarmouk (Télévision Al-Aqsa, 22 octobre 2011.



Déclarations des terroristes libérés



À l'occasion des réceptions organisées en leur honneur et dans les entretiens accordés à la presse, les terroristes libérés ont souligné à maintes reprises ne pas regretter d'avoir opté pour le terrorisme et ont encouragé sa poursuite :



Na'el al-Barghouti, doyen des prisonniers, a déclaré que sa libération et celle de centaines d'autres prisonniers étaient la preuve du succès de la "résistance" [cf., la violence et le terrorisme] (Site Internet Al-resalah.net, 18 octobre 2011).



Ahlam al-Tamimi, expulsée en Jordanie, a appelé les jeunes arabes à faire pression sur leurs gouvernements pour les prisonniers palestiniens. Elle a dit qu'elle ne regretterait jamais sa participation dans l'attaque du restaurant Sbarro à Jérusalem en 2001 (Agence de presse Ammon, Jordanie, 19 octobre 2011).



Yehya al-Sanwar, terroriste du Hamas de haut rang, a déclaré vouloir vivre comme un combattant et mourir comme un combattant. Il a affirmé que l'avertissement donné par le Premier ministre israélien aux prisonniers de ne pas retourner à la "résistance" ne l'empêcherait pas de dormir. Il a aussi dit que la seule façon de libérer les prisonniers était de capturer de nouveaux soldats israéliens (Agence de presse Safa, 19 octobre 2011).



Wafa al-Bas, la seule femme terroriste libérée en direction de la bande de Gaza, a déclaré qu'elle n'abandonnerait pas le but poursuivi et que s'il lui était demandé d'effectuer une attaque suicide, elle n'hésiterait pas (Télévision Al-Quds, 20 octobre 2011).



Déclarations des responsables du Hamas sur l'accord



Après la libération des prisonniers, les responsables du Hamas ont souligné à plusieurs reprises le succès de la négociation et la reddition d'Israël face aux demandes du Hamas. Ils ont appelé à plus d'enlèvements. Ahmed Al-Jaabari, le commandant des Brigades Izz al-Din al-Qassam, a déclaré que c'était le jour le plus heureux de sa vie et que l'affaire avait réussi seulement parce qu'Israël avait cédé aux demandes du Hamas (Al-Hayat, 20 octobre 2011).



Des sources du Hamas ont par ailleurs déclaré craindre qu'Israël nuise aux terroristes libérés. Mahmoud al-Zahar, membre du bureau politique du Hamas, a averti Israël de ne pas leur nuire (Site Internet Alresalah.net, 23 octobre 2011).



Mise en œuvre de la seconde étape de l'accord



Dans la seconde étape de l'accord d'échange, 550 terroristes palestiniens choisis par Israël seront libérés. Des sources du Hamas, inquiètes qu'Israël libère des prisonniers considérés par le Hamas comme des "poids légers", ont réitéré leurs demandes : les prisonniers devant être libérés seront seulement ceux condamnés pour des crimes "nationalistes" et sécuritaires et non pénaux (Agence de presse Safa, 22 octobre 2011).



Ahmed al-Jaabari, commandant des Brigades Izz al-Din al-Qassam, a déclaré que dans la seconde étape, la priorité sera donnée aux prisonniers malades ou âgés et à ceux emprisonnés depuis 20 ans ou plus. Il a rejeté la possibilité qu'Israël contrevienne à l'accord parce qu'il a été obtenu sous l'égide égyptienne. L'Egypte est responsable d'assurer la mise en œuvre de la deuxième étape (Palestine-Info, 23 octobre 2011).



Réconciliation Fatah-Hamas ?



Les responsables du Hamas et du Fatah s'efforcent de profiter des événements récents pour promouvoir la réconciliation entre les deux organisations. Khaled Mashaal, le chef du bureau politique du Hamas, a appelé Mahmoud Abbas et lui a suggéré de le rencontrer. Il a déclaré que grâce à la bonne ambiance résultant de l'échange des prisonniers, une rencontre pourrait mener à une réconciliation (Al-Hayat, 20 octobre 2011). Pendant sa visite en Egypte, Mahmoud Abbas a déclaré qu'il rencontrerait Khaled Mashaal au Caire, apparemment début Novembre, afin de discuter des détails de la réconciliation palestinienne.



Mahmoud Abbas a déclaré qu'il serait prêt à organiser des élections en Janvier 2012, après lesquelles un gouvernement d'unité serait formé. En réponse, Mahmoud al-Zahar, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que l'organisation d'élections ne suffisait pas et qu'il y avait d'autres questions à résoudre pour parvenir à la réconciliation totale.



Le Quartette International tente de promouvoir les négociations



Tony Blair, le représentant du Quartette international au Moyen-Orient, a déclaré que celui-ci avait invité les représentants d'Israël et de l'Autorité palestinienne à des rencontres distinctes à Jérusalem le 26 octobre. "Nous avons besoin d'engagements forts et clairs : les deux parties doivent produire des propositions complètes sur les frontières et la sécurité dans 90 jours", a-t-il dit.



Des responsables de l'Autorité palestinienne ont à nouveau souligné leurs conditions et ont averti que les efforts du Quartette international échoueraient celles-ci n'étaient pas respectées : Mahmoud Abbas a déclaré que si une base commune était trouvée dans la rencontre du 26 octobre du Quartet International, les négociations reprendraient, ajoutant que les Palestiniens sont prêts aux pourparlers seulement à condition qu'Israël reconnaisse les frontières de 1967 et le gel de la construction dans les implantations (Agence de presse Wafa, 21 octobre 2011).



Photo: D.R.



Pour lire le rapport à sa source (terrorism-info.org.il)