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Publié le 26 Octobre 2011

Turquie: les premiers miraculés du séisme

Encore un miracle. Ce mercredi 26 octobre 2011, dans la province de Van en Turquie, une enseignante de 27 ans a été tirée vivante des décombres, 66 heures après le séisme meurtrier. Gözde Bahar a immédiatement été hospitalisée à l'hôpital de campagne d'Ercis, la ville la plus ravagée par le sinistre et où elle a été retrouvée, ont rapporté les chaînes NTV et CNN-Türk.




Mardi 25 octobre, déjà, trois personnes d'une même famille - une grand-mère, sa fille et son bébé- avaient pu être sauvés à Ercis. Ces exemples de survie redonnent espoir aux sauveteurs et aux habitants de retrouver de nouveaux rescapés alors que le bilan de la catastrophe s'est encore alourdi, passant de 370 à 459 morts et 1350 blessés.



Azra Karaduman, âgée de 16 jours et née prématurée, a été délivrée sous une pluie d'applaudissements mardi. Il a fallu pour la ramener à l'air libre trouver un sauveteur suffisamment mince pour s'engager dans l'étroit passage percé. Le bébé, auquel on a apposé un masque à oxygène, a été enveloppé dans une couverture puis transféré vers un hôpital. Sa mère, qui avait réussi à nouer le contact avec les secours, et sa grand-mère ont été libérées quelques heures plus tard.



Seniha Karaduman, 24 ans, qui était bloquée par un canapé, ne souffre que de déshydratation. La sortie de Gülzade Karaduman, 74 ans, a été plus délicate : il a d'abord fallu dégager son pied bloqué sous le béton. En revanche, il n'est pas sûr qu'un tel prodige se reproduise pour le père d'Azra. L'homme est toujours coincé sous les décombres de l'immeuble et n'a donné aucun signe de vie. Selon la presse turque, Seniha et son époux habitent à Sivas, au centre de la Turquie mais rendaient visite aux grands-parents du bébé, qui vivaient à Ergis. Pour les sauveteurs, la famille doit peut-être sa survie à la boulangerie qui se trouvait au rez-de-chaussée de l'immeuble. La boutique a pu contribuer à conserver la chaleur alors que la nuit les températures sont négatives.



Plus tard dans la journée de mardi 25 octobre, un enfant âgé de 10 ans a été retrouvé vivant dans les décombres de sa maison dans la province de Van, plus de 54 heures après le séisme. Même s'ils retrouvent surtout des corps sans vie, les secouristes travaillent toujours sans relâche. En tout, sept rescapés ont été dégagés mardi, dont un policier et sa femme. Mais le temps presse. Outre l'épuisement des corps, on redoute désormais la pluie. Une première averse a arrosé Ercis. «La pluie rend plus difficile l'utilisation des équipements électriques, et crée un risque de noyade pour les personnes restées sous les décombres», souligne-t-on côté sauveteurs. «En plus, la nuit, la température passe sous zéro, et on risque d'avoir de la neige et de la glace». La neige est d'ailleurs attendue pour ce mercredi 26 ocotbre.



Le gouvernement turc, qui, dans un premier temps, avait décliné les offres d’aide internationale, a décidé d'accepter les propositions d'aide, à la suite du constat dressé par les services de gestion des situations d'urgence, qui ont souligné que le pays a besoin de logements préfabriqués et de conteneurs pour abriter les rescapés.



L'État a dépêché sur les lieux des centaines de secouristes, 145 ambulances, six bataillons de l'armée et des hélicoptères-ambulances. Au total 25.000 tentes ont été fournies. En signe de solidarité, les Turcs ont aussi commencé à envoyer des couvertures et des vêtements chauds. L'électricité et l'eau courante ne sont toujours pas revenues et la distribution d'aide a été plusieurs fois interrompue en raison d'incidents. À Van, des sinistrés kurdes s'estimant défavorisés ont pris à partie la police et les journalistes, avant d'être dispersés par la force.



Photo : D.R.



Source : le Figaro du 26 octobre 2011
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