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Publié le 13 Juillet 2012

Actes antisémites: les autorités religieuses musulmanes doivent réagir "publiquement" (Gilles Bernheim)

Le grand rabbin de France Gilles Bernheim a affirmé, jeudi 12 juillet 2012, que les autorités religieuses musulmanes devaient "récuser publiquement tout ce qui peut rappeler l'intégrisme et la violence que portent certains courants de l'islam", sur fond de progression des actes antisémites depuis l'affaire Merah. M. Bernheim s'exprimait devant la presse dans la cour de l'Elysée, après un entretien avec le président François Hollande. 

Nous sommes inquiets, M. Hollande le comprend parfaitement, il a réagi de manière à la fois vive et empathique

"Le président a fait part d'emblée de sa préoccupation" après les actes antisémites des dernières semaines, selon lui. M. Bernheim a affirmé avoir également parlé au chef de l'Etat des "propos qu'on entend ici et là, les uns qui tentent de mythifier la personne de Merah, d'autres qui amalgament de manière éhontée ce qui se joue entre Israéliens et Palestiniens, alors qu'en France, la très grande majorité de la communauté musulmane vit en bonne entente avec la communauté juive". "Nous sommes inquiets, M. Hollande le comprend parfaitement, il a réagi de manière à la fois vive et empathique", a affirmé le grand rabbin. Le mois dernier le ministère de l'Intérieur avait relevé une progression des actes et menaces antisémites de 46% durant la période janvier-avril 2012 par rapport à 2011. "Après un pic en mars dans le contexte de l'affaire Merah, la tendance des autres mois est stable", avait toutefois ajouté l'Intérieur. La semaine dernière, la justice a retenu le caractère antisémite à propos de l'agression dont a été victime un adolescent juif de 17 ans dans un train entre Toulouse et Lyon. Les deux agresseurs présumés, âgés de 18 ans et d'origine maghrébine, ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. Gilles Bernheim a aussi déclaré avoir fait part à François Hollande "du souci de la communauté juive d'avoir face à elle une communauté musulmane qui témoigne haut et fort, nombreuse et publiquement - je dis bien publiquement - sa prise de distance, sa récusation pleine et entière de tout ce qui peut, de près ou de loin, rappeler l'intégrisme, le fondamentalisme et violence que portent certains courants de l'islam". "Nous, juifs, avons besoin d'avoir face à nous des responsables religieux musulmans qui publiquement récusent cette violence et témoignent de leur volonté d'être pleinement intégrés à la Republique et de nourrir la citoyenneté française, et que la rencontre entre l'islam et la France soit une rencontre riche et réciproque", a-t-il ajouté.

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