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Publié le 31 Mars 2014

Bruno Tertrais, Maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique, invité de la CEP du mois de mars 2014

Par le Pr Raoul Ghozlan

La Commission d’Etudes Politiques du CRIF (Pr. Raoul Ghozlan) a reçu récemment Monsieur Bruno Tertrais Maître de recherche à la Fondation pour la Recherche Stratégique pour parler de l’Iran et de la politique étrangère des Etats-Unis au Proche Orient. 

Il a rappelé que les « Printemps Arabes » avaient entraîné une instabilité pour une longue durée avec une multiplication des lignes de fractures au Moyen-Orient.

Le Conseil de Coopération des Pays du Golfe a « implosé » du fait d’une scission entre les monarchies sunnites et le Qatar.

A cette occasion il a souligné le fait que l’Amérique d’Obama était perçue comme «faible » et qu’en matière de politique, ce qui compte ce sont les perceptions.

Les USA ont été très hésitants vis-à-vis de l’Egypte et ont recommandé une intervention a minima pour la Lybie.

Pour Obama, le processus de paix israélo-palestinien est l’affaire  de John Kerry ; il n’y a pas d’implication personnelle du Président dans ce dossier.

Enfin, la question de l’Ukraine occupe le devant de la scène et devient prioritaire par rapport à l’Iran.

Si les citoyens de Crimée votent leur rattachement à l’URSS, cela constitue une expansion territoriale par la force.

C’est un événement fondateur qui va entraîner des changements géopolitiques.

Il  a également rappelé qu’Obama souhaitait rééquilibrer sa politique en direction de l’Asie.

Mais la dépendance américaine vis-à-vis des pays pétroliers du Golfe  n’est plus que de 10%.

Si les USA souhaitent rester présents au Moyen-Orient, c’est pour éviter que la question des hydrocarbures ne déstabilise les marchés.

Deux pays traditionnellement amis des USA traversent une crise de confiance avec l’Amérique d’Obama.

Avec Israël, la coopération en matière de renseignement reste de bon niveau.

La crise de confiance est plus grave avec  l’Arabie Saoudite.

Cette perception de la faiblesse d’Obama est plus grave en ce qui concerne la Russie et la Chine.

En ce qui concerne les sanctions, il considère qu’elles ont marché depuis leur entrée en vigueur en 2003.

Pour autant la nature du régime islamique iranien n’a pas changé, il repose sur la confrontation avec le camp occidental.

L’allègement des sanctions porte surtout sur les pièces détachées (avions, automobiles) et les hydrocarbures.

Pour que la négociation fonctionne, il faut qu’elle soit dédiée uniquement au nucléaire.

L’AIPAC voulait que l’on vote une loi aboutissant au démantèlement complet du nucléaire iranien.

Obama veut à tout prix éviter que l’Iran devienne  une puissance nucléaire pendant son second mandat.

Par ailleurs, les inspecteurs de l’AIEA connaissent de mieux en mieux l’Iran.

Les Russes ne veulent pas d’un Iran nucléaire à leur porte.

Quant à Benjamin Netanyahu il ne croit pas à la dénucléarisation de l’Iran, même en cas de sanctions économiques sévères.

Enfin il a rappelé qu’il n’y avait pas de lien établi entre le conflit israélo-palestinien et le nucléaire Iranien tant pour la France que pour les USA. 

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