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Publié le 5 Février 2020

Ça s'est passé aujourd'hui - 5 février 1983 : Klaus Barbie, ancien responsable de la Gestapo lyonnaise, est incarcéré à Lyon

Il y a peut-être 1, 5, 10 ans ou encore un siècle tout juste, se produisait un événement marquant. Dans cette nouvelle rubrique intitulée « Ça s’est passé aujourd’hui », à l'image d'un éphéméride, le Crif revient sur quelques événements majeurs de l’Histoire date par date.

5 février 1983 : Klaus Barbie, ancien responsable de la Gestapo lyonnaise, est incarcéré à Lyon

 

Nikolaus Barbie dit Klaus Barbie, né le 25 octobre 1913 à Bad Godesberg et meurt le 25 septembre 1991, à la prison Saint-Joseph à Lyon.

C’est un criminel de guerre allemand, officier SS sous le régime nazi, installé en France dans la préfecture du Rhône. De février 1943 à septembre 1944, il est notamment chef de la Gestapo de Lyon.

Pendant cette période, on lui attribue pour la seule région de Lyon près de 10 000 arrestations, 1 046 fusillés, 6 000 morts ou disparus. Il est surnommé le « boucher de Lyon » en raison des nombreuses atrocités qu'il a commises, notamment la torture du chef de la Résistance française, Jean Moulin.

Juste après la guerre, en 1945, Klaus Barbie fuit en Amérique latine, au Pérou puis en Bolivie. Il échappe ainsi pendant près de quarante ans à la justice française.

Mais le 5 février 1983, après avoir été extradé de la Bolivie vers la France par le gouvernement de H. Siles Suazo, il est incarcéré à Lyon.

Son arrestation

Ce sont Serge et Beate Klarsfeld, après une longue traque, qui le retrouvent en Bolivie.

Là-bas, il travaille pendant plusieurs décennies pour les services secrets du pays. Ses méthodes d'interrogatoire sont utilisées par la dictature contre les opposants. Il bénéficie de protections au plus haut niveau de l'État bolivien, empêchant ainsi son extradition vers la France. L'ancien dignitaire nazi est pourtant repéré par les services secrets américains, allemands et français.

Il faudra attendre la chute du dictateur bolivien Hugo Banzer et la démocratisation du régime bolivien pour que les autorités l'arrêtent et acceptent de le livrer à la justice française.

Le premier procès pour crime contre l'humanité en France

Le procès de Klaus Barbie, ancien chef de la gestapo durant la seconde guerre mondiale s'ouvre le 11 mai 1987, à Lyon. Il est jugé par la Cour d'assises du Rhône du 11 mai au 4 juillet 1987. Pour la première fois ce procès d'assises est filmé.

107 témoins et 42 avocats prennent la parole en 37 jours d'audiences.

En détention, Klaus Altmann reconnaît vite être Barbie, avoir participé à l'arrestation de résistants, notamment celle de Jean Moulin. Mais il nie être responsable de la déportation de juifs. Toutefois, des dizaines de témoignages et de documents prouvent son implication active dans la Shoah.

La preuve irréfutable de son implication est un télégramme envoyé par Klaus Barbie dans lequel il rend compte de l'arrestation des 44 enfants d'Izieu. Ce document atteste de son rôle-clé dans la déportation de ces enfants de 2 à 14 ans d'abord à Drancy puis à Auschwitz. Il indique qu'il savait pertinemment le sort qui les attendait.

À l’issue de ce procès, Klaus Barbie est reconnu coupable des 17 crimes contre l'humanité qui avaient été retenus par l'accusation : tortures, exécutions sommaires, déportations (dont celle, le 6 avril 1944, de 44 enfants juifs et de 7 adultes de la maison d'enfants d'Izieu qui seront exterminés à Auschwitz).

Il est condamné, le 4 juillet 1987, à la réclusion criminelle à perpétuité. Jusqu'au dernier jour, il n'aura exprimé aucun remord. Il est mort trois ans plus tard, en détention.

La traque et le procès de Klaus Barbie | Archive INA

 

Sources : Le Point, Archives INA