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Publié le 5 Octobre 2016

#Crif - Futur des communautés juives en Europe : entre espoirs et inquiétudes

Le Parlement européen résume la conférence "l’avenir des communautés juives en Europe" à laquelle le Président du Crif a participé.

Les participants ont appelé à davantage d’investissements en matière d’éducation mais aussi à une plus grande coopération entre États membres

Mardi 27 septembre 2016, à la veille du décès de l’ancien Président israélien Shimon Peres, députés européens et représentants de communautés juives ont débattu de la situation des Juifs en Europe et de leur avenir. La plupart des intervenants ont fait part de leurs inquiétudes quant à la montée de l’antisémitisme et du populisme d’extrême droite. « L’Europe n’est pas la même sans les Juifs », a souligné le Président du Parlement européen Martin Schulz.
 
La conférence, intitulée « l’avenir des communautés juives en Europe », a été organisée dans le cadre de l’article 17 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Celui-ci prévoit un dialogue transparent et régulier entre les institutions européennes et les églises, les associations religieuses et les organisations philosophiques et non-confessionnelles.
 
C’est le second événement de ce type organisé cette année. Une première conférence s’était tenue en avril dernier autour de la question des musulmans européens confrontés au phénomène de radicalisation.
 
En ouvrant le débat, le Vice-Président du Parlement européen et député démocrate-chrétien italien Antonio Tajani a souligné le déclin inquiétant de la population juive en Europe : « Leur nombre, qui était de 2 millions en 1991, a considérablement chuté à 1,4 million en 2010 ».
 
Antonio Tajani, en charge du dialogue interreligieux au Parlement, a également dénoncé les attaques menées contre les Juifs : « Les Juifs devraient pouvoir vivre en paix en Europe et être respectés comme tout le monde. Ils devraient pouvoir afficher leur foi et leur identité sans être attaqués ».
 
Les dangers de l’antisémitisme et de l’Islam radical
 
La plupart des participants ont exprimé leurs inquiétudes concernant le futur des communautés juives en Europe. « Les Juifs font face aux insultes, à la discrimination, au harcèlement, parfois à la violence physique voire même à la mort comme cela a été le cas à Paris, Bruxelles ou Amsterdam », a expliqué Francis Kalifat, Président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France.
 
Le Président de la Conférence européenne des Rabbins, Pinchas Goldschmidt, a pour sa part identifié deux grands dangers qui menacent le futur des communautés juives : l’Islam radical ainsi que la montée de l’extrême droite en Europe.
 
La plupart des intervenants présents ont également critiqué le mouvement « boycott, désinvestissement et sanctions » qui promeut des sanctions à l’encontre de l’État d’Israël.
 
« Nous faisons une grande erreur en croyant que l'antisémitisme ne représente une menace que pour les Juifs. C’est d'abord et avant tout une menace à l’encontre de l'Europe et de libertés qu'il a fallu des siècles pour atteindre », a déclaré l'ancien Grand Rabbin des Congrégations hébraïques unies du Commonwealth, Lord Jonathan Sacks.
 
« Aucune société ayant favorisé l'antisémitisme n'a jamais réussi à maintenir la liberté, les droits de l'homme ou la liberté religieuse. Toute société fondée sur la haine de l’autre commence par chercher à détruire ses ennemis, mais finit par se détruire elle-même », a-t-il ajouté.
 
Perpectives futures
 
« Il est douloureux d’entendre que beaucoup de Juifs ont le sentiment qu’ils ne peuvent plus vivre, étudier, travailler ou prier en sécurité. Pourtant, il existe bel et bien un futur pour les Juifs en Europe », a souligné le Grand Rabbin de Bruxelles Albert Guigui. « Les liens entre les différentes religions sont de plus en plus étroits et solides ».
 
Bernard-Henri Levy, philosophe français, a estimé que la situation actuelle n’était pas aussi grave que certains le craignent : « En 1930, les Juifs étaient seuls. Aujourd’hui, ils ont des alliés. Je ne connais pas un pays européen ou une institution qui fasse preuve d’antisémitisme institutionnel ».
 
Les participants ont appelé à davantage d’investissements en matière d’éducation mais aussi à une plus grande coopération entre États membres sur la question de la lutte anti-terrorisme et la création d’une instance qui évaluerait régulièrement la situation de l’antisémitisme... Lire l'intégralité.