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Publié le 17 Juillet 2015

Dans l’enfer de la Grande Rafle

Les 16 et 17 juillet 1942 étaient raflés par des policiers français 12 884 personnes dont 5 802 femmes et 4 051 enfants.

Par Sandrine Szwarc, publié dans Actualité Juive le 16 juillet 2015
 
La majorité d’entre eux furent transférés au Vélodrome d’Hiver et retenus plusieurs jours dans des conditions innommables, avant leur transfert vers les camps d'internement de Drancy, Beaune-la-Rolande ou Pithiviers dont une poignée seulement reviendra. 
 
4500 policiers, selon les chiffres généralement retenus, ont pris part à l'opération, organisée à la demande des autorités d'occupation, mais sans leur participation. La rafle prévoyait l’arrestation des seuls 27 391 juifs étrangers de Paris et de proche banlieue. Les autorités françaises ont pris l'initiative d'y adjoindre les enfants, français pour la plupart.  Et devant l'insuffisance de la prise, les policiers se sont montrés peu regardants sur la nationalité. La rumeur d'une telle opération circulait en effet depuis quelque temps parmi la population juive, mais on préférait croire qu'elle ne concernerait que les hommes, ce qui explique le nombre important de femmes et d’enfants raflés en regard de celui des hommes.
 
La circulaire du directeur de la police municipale Emile Hennequin précisait les modalités de cette rafle et notamment que les opérations devaient être effectuées "avec le maximum de rapidité, sans paroles inutiles et sans aucun commentaire". La police avait ainsi reçu l’ordre de ne pas prendre en considération l’état de santé des personnes inscrites sur les listes. Elle a donc emmené non seulement des malades graves tirés de leur lit et portés sur des civières mais également des femmes et des bébés, des femmes enceintes même à un stade avancé, les vieillards n’ont pas été épargnés. Les cris d’enfants et les pleurs des mères emplissaient les rues. Si la Propagandastaffel a contraint la presse au silence, elle n’a en revanche pas été en mesure d’empêcher les Parisiens d’assister aux scènes sordides d’arrestations qui se passaient devant eux. Pendant quatre jours, la police a continué les rafles, conduisant les personnes arrêtées aux points de rassemblements préparés à l’avance. De là, les colonnes d’hommes, de femmes et d’enfants, avec leurs paquets improvisés, étaient dirigées vers le Vélodrome d’Hiver en autobus ou en cars de la police. Une cinquantaine d'autobus de la compagnie du métropolitain avaient été au préalable réquisitionnés avec leurs conducteurs... Lire l'intégralité