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Publié le 29 Mars 2017

Delphine Horvilleur, l’une des trois femmes rabbins en France

Delphine Horvilleur milite pour que les religions reconsidèrent le rôle et la place des femmes.

Je ne serai pas arrivée là si...

… si je n’étais pas passée par un ailleurs. Si je n’avais pas quitté le lieu de mon enfance et pris plein de virages, vécu en Israël puis aux Etats-Unis, entrepris des études de médecine puis de journalisme. Si je ne m’étais pas exilée de moi-même. Une phrase juive hassidique affirme qu’il ne faut jamais demander son chemin à quelqu’un qui le connaît, car on risquerait de ne pas se perdre. On dit aussi que c’est en visitant la maison du voisin qu’on comprend l’aménagement de son intérieur. Eh bien, c’est ce qui s’est passé pour moi. Il a fallu que j’aille très loin, dans tous les sens du terme, pour pouvoir explorer, interroger, revisiter mon identité. Mon identité juive.

Etait-ce un questionnement fondamental depuis votre enfance ?

Essentiel. Car j’ai grandi avec deux histoires familiales opposées. Du côté de mes grands-parents paternels, originaires d’Alsace-Lorraine, l’identité juive française est ancestrale. Mon grand-père avait une formation rabbinique mais était directeur d’école. La famille, profondément républicaine, était très attachée à la laïcité et à l’histoire de France, reconnaissante à tous ces Justes qui s’étaient mis en danger pour les sauver pendant la seconde guerre mondiale. C’était donc un narratif d’ancrage dans ce pays et aussi de confiance à l’égard de l’autre, ce non-juif qui avait été le sauveur.

 

Publié dans Le Monde le 26 Mars 2017, lire la suite ici
 

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