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Publié le 22 Mai 2014

Elections européennes : le CRIF Marseille Provence se mobilise

Par Edith Janowski-Bismuth

Face à l’enjeu considérable que représentent pour les démocraties européennes les problématiques annoncées d’une abstention record et d’une progression inédite des partis dits « Populistes », la commission politique du  CRIF Marseille Provence a choisi d’agir pour informer le plus grand nombre. 

500 millions d'Européens vont devoir choisir dimanche 25 mai leurs représentants au Parlement européen et définir la direction politique de l'Union.

Dans ce cadre, trois conférences largement diffusées dans les médias locaux ont été organisées : la première avec Vincent Peillon le 7 mai, la seconde avec Renaud Muselier le 13 mai, tous deux têtes de liste pour la région  sud-est. Le politologue Dominique Reynié bien connu des plateaux télévisés a clôturé ce cycle de conférences-débat. Le public est venu nombreux selon ses affinités rencontrer l’élu de son choix. 

Le contexte ne lui était pas favorable et la tâche n’était pas simple pour le premier des intervenants, mais  Vincent Peillon sut captiver et mettre en exergue le vrai défi de ces élections, le débat entre défenseurs de mesures d’austérité et partisans de l’étalement des restrictions. Pour lui, le débat européen se situait entre les idées de droite et celles de gauche. Exprimant  ses inquiétudes face à la montée du FN, élément perturbateur sur lequel nous devrions compter, il tint à souligner le problème de l’abstention. Par ailleurs, fort de son expérience, il a souvent rappelé, nous dit-il, « qu’il fallait toujours se battre pour tout  et toujours et que rien n’était jamais acquis ». Sa conclusion fut un message : « L’Europe est en crise aujourd’hui et c’est une épreuve de plus, nous avons su créér un espace de paix et de liberté, gardons-le et préservons le car il est fragile».

Notre second intervenant Renaud Muselier était venu en habitué, car enfant de Marseille, il fait partie du paysage politique depuis de nombreuses années. Marqué par une absence de deux ans, il n’a pas hésité à qualifier la vie politique comme étant d’une extrême violence. Concernant les enjeux de ces élections, il s’est dit heureux d’avoir face à lui Peillon et Le Pen, deux candidats qu’il a plaisir à combattre. Il a réaffirmé qu’il ne ciblait que son électorat, car c’était celui de la gauche qui grossissait les rangs du FN. Sur les effets pervers de la mondialisation il est resté ferme appelant chacun de nous à réviser son jugement sur ses propres responsabilités, ajoutant: « l’Europe n’est pas le bouc émissaire de tous nos maux »

Dominique Reynié, le dernier de nos intervenants insista pour rappeler que nous vivions un moment historique dans un monde est en pleine mutation, où tout change, où rien ne sera plus comme avant, et qui laisse les Européens déconcertés. L’alternative au capitalisme s’est effondrée avec la chute du communisme. Le clivage gauche-droite est en train de disparaître et l’absence de choix est devenue un problème fondamental.

Les gouvernants européens ont laissé une brèche où les partis populistes se sont engouffrés. Ces derniers ont réactualisé et réadapté leurs discours, faisant de la démocratie directe et populaire leur étendard. Face à cela, le choix d’une Europe fédéraliste serait la meilleure des options pour une sortie de crise. Les états auraient alors une puissance commune dans les domaines de la santé, de l’énergie, des nouvelles technologies, et une politique unique viendrait équilibrer le tout avec un contre-pouvoir pour peser sur cette dernière.

Le dernier élément et non des moindres auquel Dominique Reynié a fait référence est le déficit démographique d’une Europe vieillissante, déficit que l’immigration ne pourra compenser et qui va déséquilibrer les systèmes.

Bien que leur dénominateur commun soit leur intérêt pour la construction européenne, ses objectifs, ses enjeux sociaux, économiques et politiques, les regards, les analyses et les interprétations furent bien entendu différentes d’un intervenant à l’autre, avec toutefois l’émergence de la même inquiétude quant à l’irrésistible ascension de leaders extrémistes propageant un discours anti-européen, aux accents anti-démocratiques.

Tous sont conscients que le rêve et l’esprit européen qui animaient les états initiateurs sont révolus. La confiance dans les institutions s’est étiolée. L’Europe a besoin d’un nouveau récit et d’un nouvel imaginaire, seul un sursaut pourrait la sauver.

Les responsables politiques doivent l’envisager sur des valeurs communes qui rassemblent les citoyens européens.