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Publié le 18 Juillet 2017

​#France - Traduction du discours prononcé par Benyamin Netanyahou lors de la cérémonie de commémoration du Vel d'Hiv

Allocution du Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux Justes de France commémorant le 75e anniversaire de la déportation des Juifs français – Dimanche 16 juillet 2017​

​​Monsieur le Président,

 [en français dans le texte] Je ne parle pas très bien le français mais, ici, à Paris, je tenais à commencer par quelques mots dans votre langue.
Le français était aussi la langue des milliers de juifs à qui nous rendons hommage aujourd'hui, ici, au Vel d'Hiv.
 
Cette invitation à nous souvenir ensemble, main dans la main, est un geste très fort.
Elle témoigne de l'amitié ancienne et profonde entre Français et Israéliens.
A vous, Monsieur le Président, à la France, à tout le peuple français, du fond du cœur, merci. 
C'est tout ce que je peux dire en français aujourd'hui. [en français dans le texte].
 
Monsieur le Président, mon ami Emmanuel Macron, et toutes les personnes distinguées rassemblées ici, nos ambassadeurs respectifs, les dirigeants de la communauté juive, les témoins, ceux qui ont travaillé si dur pour porter un témoignage. Je veux vous remercier de m’avoir invité à vous rejoindre aujourd’hui pour honorer la mémoire des Juifs qui ont été envoyés, depuis ce lieu, dans les camps d’extermination.
 
Nous avons entendu des témoignages bouleversants, des témoignages déchirants. Ils ont été incinérés dans la fumée et la poussière.
Quatre milles enfants.
 
Pour saisir la portée de la Shoah, c’est ce qui est arrivé ici ce jour-là au cœur de Paris, multiplié par 400, 400 Paris, et vous avez le nombre, le nombre énorme de la destruction de la communauté juive européenne, la destruction de nos enfants.
 
Je suis venu ici depuis Jérusalem, la capitale éternelle et unifiée du peuple juif et de l’Etat juif. Je suis venu ici m’incliner en mémoire de nos frères et sœurs assassinés, assassinés uniquement parce qu’ils étaient juifs. Je suis venu ici pleurer avec vous les victimes. Mon épouse Sara, qui est avec nous, a perdu toute sa famille dans la Shah. Nous sommes tous venus ici pleurer ensemble les victimes, mais déclarer, en même temps, fièrement, Am Yisrael Chai [le peuple d’Israël vit] !
Il y a 75 ans, de sombres ténèbres s’abattaient sur la ville lumière : les nazis, oui, les nazis et leurs collaborateurs en France, et Jacques Chirac et les présidents successifs méritent d’être reconnus pour avoir dit la vérité. Ils ont brisé les vies de milliers de Juifs français au Vél’ d’Hiv. Il semble que les valeurs de la Révolution française – liberté, égalité, fraternité – ces valeurs ont été écrasées, écrasées brutalement sous la botte de l’antisémitisme. Et pourtant, nous devons le dire, et nous l’avons encore entendu aujourd’hui, nous devons dire que tout n’était pas si sombre.
 
Et au nom de l’Etat d’Israël, au nom du peuple juif, je salue les nobles citoyens français, qui au risque de leurs propres vies, ont sauvé leurs compatriotes juifs. Nous nous rappellerons toujours avec une profonde gratitude et admiration les habitants héroïques d’endroits comme le Chambon-sur-Lignon, qui ont sauvé des milliers de Juifs. C’est un héroïsme particulier. Nous avons connu beaucoup d’héroïsme en Israël, comme vous ici, en France. C’est un héroïsme différent. C’est un héroïsme dans la bataille, un héroïsme met en danger sa vie pour sauver celles des autres. Mais l’héroïsme des personnes qui ont sauvé des Juifs a impliqué de mettre en danger leur famille, de faire risquer à leurs enfants, leurs épouses, leurs maris, d’être exécutés.
 
Nous n’oublierons jamais, jamais, ces grands êtres humains, Chasidei Umot HaOlam, ces Justes parmi les Nations. Ils nous ont donné une boussole et une carte pour tracer la voie de l’humanité.
Après l’atroce Seconde Guerre mondiale, la France s’est reconstruite de nouveau en une démocratie florissante d’entreprise et de culture. Les Juifs de France en ont fait de même. Pour beaucoup, Simone Veil symbolisait cette renaissance. Simone portait le numéro 78651 sur le bras, un rappel permanant de ses souffrances à Auschwitz et à Bergen-Belsen. En étant ministre de différents gouvernements, en étant présidente du Parlement européen, Simon Veil a vaincu ses persécuteurs. Comme l’a fait le peuple juif.
 
Des cendres de la destruction, nous avons fondé l’Etat juif. Et c’est la force d’Israël, qui est la seule garantie certaine que le peuple juif ne subira plus une autre Shoah. Plus jamais. Nous ne laisserons jamais cela se produire.
 
Monsieur le Président, mes amis,
Nous sommes venus ici avec les survivants de cette persécution, comme Monsieur Noah Kliger, qui est avec nous. Il a plus de 90 ans. Il est ici dans un fauteuil roulant. Il est ici parce que nous avons appris que la discrimination et la persécution commencent souvent par les Juifs, mais ne s’y arrêtent jamais.
Récemment, nous avons été les témoins d’une poussée des forces extrémistes qui cherchent à détruire non seulement les Juifs, bien sûr l’Etat juif aussi, mais bien plus que cela. Ils cherchent à détruire quiconque leur barre la voie, Juifs, chrétiens, musulmans, qui souffrent des coups de leur sauvagerie.
 
Monsieur le Président [en français dans le texte],
Il y a deux jours à Nice, vous avez parlé d’une guerre de civilisations. Je suis totalement d’accord. L’islam militant veut détruire notre civilisation commune. Les Chiites militants menés par l’Iran, les Sunnites militants menés par l’Etat islamique, cherchent tous deux à nous vaincre. Ils cherchent à détruire l’Europe.
 
Cela n’est peut-être pas évident aujourd’hui, mais c’est absolument évident pour quiconque écoute ce qu’ils disent, ce qu’ils prêchent, ce qu’ils enseignent à leurs disciples, ce qu’ils enseignent à leurs enfants. Ils doivent vaincre, surmonter, soumettre et finalement éliminer la civilisation européenne. Israël n’est que la première cible occidentale sur leur chemin.
 
Les islamistes militants ne détestent pas l’Occident à cause d’Israël. Au contraire, ils haïssent Israël à cause de l’Occident, parce qu’ils voient à juste titre en Israël un bastion avancé de nos valeurs communes de liberté, d’humanisme, de démocratie.
 
Ils essaient de nous détruire, mais ils essaient aussi de vous détruire, et la France est une puissance mondiale, une démocratie mondiale, elle n’est donc pas épargnée non plus. A Nice, à Paris, à Saint-Etienne-du-Rouvray et ailleurs, de sauvages terroristes assassinent brutalement des citoyens français. Ils ont aussi ciblé des Juifs français à Toulouse, à l’HyperCacher ici, à Paris, et récemment, avec le meurtre atroce de Sarah Halimi, que sa mémoire soit bénie.
Monsieur le Président,
 
Vous vous tenez audacieusement et fièrement contre ce fléau. Vous condamnez clairement et combattez l’antisémitisme, et vous condamnez clairement et combattez cette bellicosité plus large qui cherche à détruire notre monde.
 
J’ai été profondément impressionné que votre première visite à l’étranger soit au mali, où ce fléau tente de consumer le cœur de l’Afrique et, de là, de s’étendre ailleurs.
 
Monsieur le Président [en français dans le texte],
 
Votre lutte est notre lutte. Les zélotes de l’islam militant, qui cherchent à vous détruire, cherchent aussi à nous détruire. Nous devons leur faire face ensemble, nous devons rester fort contre eux ensemble, et nous devons les vaincre ensemble. Pour l’honneur sacré de ceux qui ont péri ici, pour le bien des générations à venir, assurons-nous la victoire, la victoire de la liberté, l’égalité la fraternité [en français dans le texte].
 
Rappelons-nous du passé, sécurisons-nous demain.
 
Publié sur la page de l'Ambassade d'Israël en France