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Publié le 16 Septembre 2013

Hommage à Pierrot Kauffmann

Par Jacques Tarnero

 

Pierrot Kauffmann était grand monsieur, courageux, discret et totalement dévoué. Il constitue un modèle exemplaire de responsable pour la Communauté juive, loin des brillances, des vaniteux et de leurs apparences.

Puisse-t-il inspirer les générations à venir

Je voudrais rappeler ces moments passés à travailler avec lui. C'est autour de lui qu'avec Nelly Hanson fut créé en 1980 le CERAC (Centre d'Etudes et de Recherches sur l'Antisémitisme Contemporain) après l'attentat de la rue Copernic. 

 

Cette petite structure eut le mérite d'avoir raison très tôt à propos des nouvelles menaces antijuives, celles de l'extrême Nouvelle Droite mais aussi des tiers mondismes, post gauchistes antisionistes. Sans Pierre Kauffmann elle n'aurait pu voir le jour.

 

Sa lucidité ne lui interdit pas pour autant de cultiver l'espoir né après Oslo. Il fut présent à de nombreuses rencontres pour imaginer une paix qui, hélas, ne vint pas.

 

Cela ne le fit pas désespérer, au contraire. C’est parce qu’il avait été témoin du pire qu’il avait encore foi en l'Homme et qu'il continuait son engagement.

 

Devant tous les défis nouveaux, Pierrot a toujours su manifester un incroyable flair et une capacité à conjuguer en homme de terrain, d'organisation et en homme de réflexion, sage, avisé mais lucide et clairvoyant.

 

Un jour où je lui proposais de mettre par écrit tout ce qu’il avait fait, tout ce dont il avait été le témoin, il me répondit avec une très grande modestie: "Au fond j'ai passé ma vie à sauver des juifs, les orphelins de la shoah, les russes, les éthiopiens. Qu'est ce que cela a de glorieux?" Pour lui c'était de l'ordre de l'évidence.

 

Qu'un bel hommage lui soit rendu. Puisse-t-il inspirer les générations à venir.