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Publié le 9 Janvier 2013

Israël vu par un haut fonctionnaire israélien

Un article de Gilbert Gabbay, paru dans le n° 1238 d’Actualité Juive du 3 janvier 2013

 

Le CRIF Marseille-Provence, le Consulat général d'Israël et le Cercle des amis du CRIF ont accueilli M. Zvi Tal, ministre plénipotentiaire de l'Ambassade d'Israël à Paris, autour d'une conférence-débat sur le thème « Les défis d'Israël suite à l'opération Pilier de défense. 

Une conférence nécessaire et utile qui aura eu pour tâche de mieux faire comprendre les enjeux d'Israël face à ses voisins

Depuis plusieurs années Israël est confronté à des mouvements de délégitimation et de boycott dans le monde et notamment en France et en Europe. Ces attaques incessantes et mensongères ont entraîné la réaction du gouvernement israélien, d'abord sur Internet, mais également en communiquant de plus en plus soit à travers les médias, soit sous la forme de conférences-débats. Dans la salle, plusieurs élus, dont Christophe Madrolle vice-président de la Communauté urbaine, Jocelyn Zeitoun conseiller régional, Séréna Zouaghi conseillère municipale, ainsi que des responsables communautaires avaient fait le déplacement. Entourée du consul général d'Israël à Marseille, Barnea Hassid, et du président du Cercle des amis du CRIF Philippe Korcia, la présidente du CRIF-Marseille, Michèle Teboul a remercié toutes les personnalités avant de demander à l'invité, Zvi Tal, d'analyser la situation d'Israël face aux Palestiniens de Gaza, mais aussi face aux révolutions dans les pays voisins. Prenant la parole, le ministre a rappelé d'emblée les objectifs de l'opération Pilier de Défense « Sur le plan technique, nous devions supprimer la menace des missiles à longue portée, lutter contre la contrebande d'armes et sécuriser les frontières. Sur le plan politique, les enjeux sont de taille, notamment avec l'Égypte que nous devons aider à enrayer le trafic d'armes au Sinaï et à encourager les efforts économiques en faveur des Bédouins », et le ministre a ajouté : « N'oublions pas que le Djihad mondial couvre le terrain en faisant du social et se rend ainsi indispensables là où les gouvernements sont déficitaires. » Poursuivant son analyse, M. Zvi Tal s'interroge sur la venue de nouveaux acteurs sur la scène du Moyen-Orient coin me l'Arabie Saoudite ou le Qatar qui apportent une aide financière et des armes aux djihadistes. Au sujet de l'entrée de la Palestine comme membre observateur à l'ONU, il a noté que cela rendrait les négociations plus difficiles. « Tous ces éléments nouveaux perturbent le fragile équilibre de la région », a conclu le ministre. Aux questions diverses et embarrassantes du public, le ministre a répondu avec pondération et calme. Pêle-mêle, il a affirmé qu'Israël ne doit pas changer de stratégie en ce qui concerne les négociations de paix avec les Palestiniens et que les nouvelles provocations du Khaled Mechaal doivent être prises très au sérieux lorsqu'il déclare devant des dizaines de milliers de Palestiniens que « le mouvement islamique ne renoncera pas à un seul pouce de notre terre », ce qui englobe dans son esprit le territoire palestinien. Au sujet des pays voisins d'Israël, le ministre a souligné « Nous assistons à une fragmentation de la Libye, de la Syrie et du Liban, nous avons la conviction que les peuples désirent d'autres valeurs, à terme nous espérons que la démocratie triomphera. » À la dernière question de Jean-Pierre Bensimon sur la paix « On dit qu'il y une solution pour la paix, quelle est-elle ? », M. Zvi Tal a répondu sans ambages : « Il y aura probablement un échange de territoires, les implantations resteront israéliennes et il y aura une continuité territoriale palestinienne. » Une conférence nécessaire et utile qui aura eu pour tâche de mieux faire comprendre les enjeux d'Israël face à ses voisins.