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Publié le 27 Mars 2019

Israël - L'autisme en Israël : comment le pays intègre ses habitants autistes dans la société.

Le 2 avril prochain, ce sera la Journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme. A l'occasion de l'agrandissement du centre de recherche national sur l'autisme de l'Université Ben Gurion, revenons sur la façon dont Israël intègre ses citoyens autistes à la société.

Ce trouble du comportement, souvent détecté chez le jeune enfant, entraine des troubles du développement, de l'apprentissage, de la communication et du développement, avec des niveaux de sévérité disparates. De ce fait, les citoyens autistes peinent parfois à se faire une place dans la société. Depuis l'intégration à l'école jusqu'au milieu de l'entreprise, nombreux sont les autistes exclus socialement.

En Israël, on estime à un sur cent le nombre d'enfants touchés par l'autisme.

Ainsi, le problème a été pris à bras le corps il y a déjà plusieurs années, avec diverses initiatives parmi lesquelles :

Le centre national de l'autisme de la BGU (Ben Gurion University): ce centre, créé en 2015, a pour vocation de regrouper toutes les études, recherches, bases de données existantes afin d'apporter des réponses et aides à ceux qui en ont besoin. Le centre a initié de nombreuses collaborations dans les secteurs de la pédiatrie, la neuro science, la psychologie, ou encore la biologie moléculaire. Les objectifs sont nombreux, que ce soit la prévention, le traitement, ou l'amélioration des conditions de vie de ceux touchés par l'autisme.

L'armée aussi, a depuis longtemps intégré les autistes à ses unités. Le programme "Roïm rachok" (voir loin) intègre une cinquantaine de soldats autistes, choisis du fait qu'ils font attention à certains détails que d'autres ne voient pas. Certains ont ainsi la capacité d'analyser des données visuelles, plusieurs heures d'affilée, avec une concentration hors norme. En intégrant cette unité (la 9900), les soldats sont soumis à une formation initiale où ils apprennent notamment à travailler en équipe, ou encore sous des ordres. De vraies clés et un vrai soutien pour ces soldats qui ressortent pour la plupart transformés de cette expérience.

A l'Université, un programme académique dédié et adapté permet à ces jeunes adultes de s'intégrer, en vue de rejoindre le monde du travail. Situé sur le campus de Givatayim, l'organisation Beit Eikstein propose différents programmes académiques sur 4 ans, un en psychologie, un en informatique, et un en économie. Ces programmes sont sur mesure, et accompagnés de tuteurs, pour un suivi au plus près des élèves.

Les autres universités israéliennes ont pour la plupart des programmes de soutien pour les enfants autistes, pour qu'ils puissent étudier avec les autres.

Enfin, le centre Feuerstein à Jérusalem (160 collaborateurs) fait partie des centres précurseurs dans le traitement de l'autisme. Ce centre suite une méthode développée dans les années 70 par le professeur éponyme met en place une "médiation" entre l'enfant atteint et le "reste du monde". Méthode qui donne des résultats inédits et innovants. En effet, selon ce professeur, décédé en 2014, «toute personne est capable de changement, quels que soient son âge, son handicap et la gravité de ce handicap.  Les enfants différents ont simplement besoin d'un surcroît d'attention et d'investissement personnel.» Cette méthode fait des émules dans de nombreux pays.

Espérons que les résultats des recherches menées en Israël et que les différentes initiatives pour intégrer les autistes donneront des idées dans d'autres pays, où le handicap n'est pas appréhendé de la même manière, voire pas du tout. Ceci permettrait enfin à ces enfants une évolution au sein de la société la plus sereine et leur garantirait une meilleure autonomie.

Sophie Taïeb

 

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