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Publié le 25 Janvier 2012

Le « Birobidjan » de Marek Halter

La passion de Marek Halter pour la Russie est ancienne. Tout jeune, fuyant Varsovie et les nazis, il s’est réfugié en Ouzbékistan avec sa famille. Plus près de nous, il y a vingt ans, il a créé deux universités françaises, l’une à Moscou, l’autre à Saint-Pétersbourg dont il est le président. Il vient d’ajouter un superbe fleuron à ce parcours russe en nous offrant un film somptueux sur le Birobidjan, le premier État juif des temps modernes, un État voulu par Staline et qui, aujourd’hui encore, malgré le peu de Juifs qui y vivent, s’appelle toujours « République Autonome Juive du Birobidjan ». Loin de tout, à 11000 kilomètres de Paris, en Sibérie, à la frontière de la Chine et, cela ne s’invente pas, près du fleuve « Amour », la culture juive, la culture yiddish, qu’Hitler avait voulu éradiquer d’Europe, fleurit au quotidien même si elle est désormais portée essentiellement par des non-Juifs.

Pour tourner ce film, Marek Halter a fait le voyage du bout du monde, en avion et en train

Présenté en avant-première au cinéma Publicis le 24 janvier 2012, « Birobidjan, Birobidjan. L’incroyable histoire d’une République juive en Sibérie » (52 minutes) a ému et enchanté un public de personnalités et de décideurs parmi lesquels on remarquait, notamment, l’ambassadeur d’Israël, Yossi Gal, Lionel Jospin, François Zimeray, Samuel Pisar, Ivry Gitlis, Dominique Schnapper, Elie Chouraqui, Dominique Sopo, Gérard Unger, Alain Jakubowicz, Henri Cukierman, Pierre Saragoussi, Arielle Schwab, Jonathan Hayoun et le rabbin Michel Serfaty.

 

Pour tourner ce film, Marek Halter a fait le voyage du bout du monde, en avion et en train. Aux rencontres de personnalités locales, rabbins, dirigeants communautaires, enseignants, s’ajoutent des extraits de reportages d’époque en noir et blanc qui montrent l’enthousiasme qui s’empara des foules juives d’URSS et du monde entier à l’annonce de la création d’un État juif. Plus tard, la naissance de l’État d’Israël avec le soutien sans faille de l’URSS et de ses satellites incitera des Birobidjanais à rejoindre la nouvelle patrie des Juifs. Aujourd’hui, nombreux sont les Juifs du Birobidjan interrogés par le réalisateur qui reconnaissent avoir de la famille en Israël où ils se rendent régulièrement. Mais eux, pour rien au monde, ne quitteraient Birobidjan, dont, comme le disent des chansons interprétées dans le film, l’avenue Cholem Aleikhem, est encore plus belle que les Champs Élysées et les filles plus belles que partout ailleurs.

 

Avant la projection, c’est Rémy Pflimlin, président directeur général du groupe France Télévisions qui a ouvert la soirée, laissant ensuite Marek Halter, avec son immense talent de conteur, raconter son périple et annoncer la sortie concomitante de son nouveau roman, « L’inconnue de Birobidjan » (Robert Laffont) où l’on découvre, entre autre, que des artistes, pour échapper à la police de Staline, n’avaient pas, dans les années trente, d’autre solution que d’apprendre le yiddish pour être engagés au Théâtre du Birobidjan.

 

« Birobidjan, Birobidjan » sera proposé au public le dimanche 29 janvier à 22 heures sur France 5 dans l’émission « La Case du Siècle ».

 

Jean-Pierre Allali

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