Actualités
|
Publié le 26 Novembre 2015

Le dialogue judéo-chrétien se poursuit à Tours

"En l’espace d’un colloque, nous sommes tous et toutes devenus les gardiens de nos frères"

L’hôtel de ville de Tours accueillait le 24 novembre 2015 un événement pour les croyants, Juifs et Chrétiens. Un temps de fraternité et de respect, cinquante ans après Vatican II. 
 
A l'invitation du Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, et cinquante ans après le concile Vatican II, l'hôtel de ville de Tours accueillait un colloque national « De Nostra Ætate au dialogue interreligieux ». Le Maire de Tours était là pour accueillir les nombreuses personnalités religieuses présentes, dont Monseigneur Bernard-Nicolas Aubertin, Archevêque de Tours et le Grand Rabbin de France. Richard Prasquier, ancien Président du CRIF et Marc Knobel, Directeur des Etudes, représentaient l’institution.
 
Après les attentats de Paris et de Saint-Denis, fallait-il annuler l’événement ? Considérer que nous n’avons pas à célébrer ce moment de partage aurait été céder à ceux qui veulent nous pousser à nous recroqueviller sur nous-mêmes », avait insisté le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia.
 
Alors que Liliane Apotheker, membre du comité d’honneur de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France (AJCF) éclairait la célébration de Nostra Aetate par une comparaison avec le Seder de Pessah, en ce qu’il constitue une manière de faire mémoire en assurant la transmission aux générations montantes, Jacqueline Cuche, Présidente de l’AJCF, commentait l’image de la Merkaba, le char céleste dont le Prophète Ezéchiel raconte la vision au début de son livre. Elle disait y voir l’illustration d’un dialogue inter religieux bien compris et notamment de celui que sont appelés à mener les Juifs et les Chrétiens. Monseigneur Defois ancien Secrétaire général de la Conférence des Evêques de France, Archevêque de Sens, Auxerre, de Reims et de Lille, s’employait à montrer combien l’existence d’Israël interroge la conscience de l’Humanité, au-delà des frontières confessionnelles elles-mêmes. Bruno Fiszon, Grand Rabbin de Metz et de la Moselle, retraçait la vie et l’œuvre de Karol Woltyla, le bon Pape Jean-Paul II.
 
Pour Jean-Pierre Denis, Directeur de l’hebdomadaire La Vie, les chantiers sont nombreux mais, « nous pouvons travailler ensemble sur la loi et sur ce qu’est l’être humain… » Quel parcours l’a-t-il amené à considérer le peuple juif comme un « peuple aîné dans la Foi » ? Antoine Nouis, Directeur de la rédaction de Réforme, revenait sur l’antisémitisme théologique, qu’il qualifiait comme étant un « des monstres du christianisme ». Le rejet du judaïsme est le signe de la difficulté à laisser une place à l’autre dans sa théologie. Michaël de Saint Cheron, philosophe des religions, posait un regard Juif sur trois théologiens catholiques après la Shoah. Ils montraient les avancées théologiques stupéfiantes qui se font jour au sein de l’Eglise catholique.
 
Richard Prasquier, ancien président du CRIF et actuel Président du Keren Hayessod France, pointait du doigt quelques difficultés actuelles lorsqu’il est question d’Israël, détaillant ce qui transforme ce pays en Juifs des Nations. Marc Knobel, Directeur des Etudes du CRIF, rappelait les crimes perpétués en Irak et en Syrie contre les Chrétiens d’Orient. Face au silence et à l’indifférence, les dignitaires et religieux des communautés juives affirment leur solidarité et crient à l’unisson pour dénoncer le crime. Jean-François Bensahel, Président de l’Union Libérale Israélite de France remarquait quant à lui que le dialogue judéo-chrétien a fait des pas de géant depuis 50 ans. Nombre de responsables des Eglises, et les papes successifs pour ce qui concerne l’Eglise catholique, ainsi que nombre de responsables juifs s’y sont engagés avec la volonté sincère d’une réconciliation définitive. Mais sont-ils réellement suivis par les fidèles de nos deux religions ? Ceux-ci ont-ils conscience de ce que leurs représentants disent, et des gestes de fraternité qu’ils accomplissent ?
Maintenance

Le site du Crif est actuellement en maintenance