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Publié le 5 Mars 2012

Le grand Rabbin de France : Marine Le Pen est «une menace»

VIDEO Gilles Bernheim le répète : les valeurs de la France et du judaïsme sont «incompatibles avec celles» du Front national. Invité d'Europe 1, vendredi 2 mars 2012, le grand rabbin de France précise qu'il n'y a «pas de vote juif» et qu'il ne donnera pas de consigne de vote. En revanche, il juge légitime de participer «à la réflexion politique» en tant que religieux. «Je me mêle des valeurs de la France, de ce qui est en train de se passer cette année, c'est-à-dire en année électorale, le choix d'une société, de ses valeurs, auxquelles je suis très attaché, comme nombre de mes concitoyens.»

Marine Le Pen est une menace à partir du moment où elle réduit des hommes ou des femmes à des catégories

 

Mardi 28 février, sur la même radio, la présidente du FN avait jugé que le grand rabbin n'était «absolument pas dans son rôle». «Il est une personnalité religieuse, il ferait mieux de ne pas faire de politique et de s'occuper de religion. Et je dirais exactement la même chose pour un certain nombre d'évêques qui régulièrement donnent leur avis sur la politique. Que chacun s'occupe de son domaine.»

 

Selon Gilles Bernheim, Marine Le Pen est «une menace à partir du moment où elle réduit des hommes ou des femmes à des catégories. Lorsqu'il est question : Les immigrés, les étrangers, les musulmans, je crois qu'il y a un abus de langage. Il y a des immigrés qui se comportent mal et (d'autres) qui se comportent bien.» A ses yeux, c'est «l'anti-France», «parce que la France, c'est la liberté, l'égalité, la fraternité, lorqu'il est question d'égalité, il est question de fraternité entre les hommes et d'un lien fraternel et d'amour du prochain.»

 

Sur la question des parrainages qui manquent toujours au parti d'extrême droite à deux semaines du dépôt des candidatures, Gilles Bernheim affirme : «Il appartient probablement à ce parti, qui est un parti républicain, c'es-à-dire qu'il s'inscrit et n'a pas été interdit par la République, de participer à l'élection présidentielle.»

 

Interrogé par Jean-Pierre Elkabbach sur l'utilisation des mots «épuration» et «chasse aux sorcières» dans la campagne électorale, il souligne : «Je n'admettrai jamais un tel langage, dans la tradition biblique et dans la tradition française, cela s'appelle de la médisance, c'est-à-dire une volonté d'éradiquer des gens comme s'ils étaient moins importants et comme s'ils avaient moins de dignité.»