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Publié le 8 Mars 2016

"Les Français juifs ne doivent pas douter de la France"

"La liberté d'expression, que nous chérissons, ce n'est pas le permis de répandre la haine"

Publié dans la Croix le 8 mars 2016
 
Manuel Valls a souligné que "les Français juifs ne doivent pas douter de la France", répondant à "l'angoisse" exprimée par le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, lundi soir lors du 31e dîner annuel du Crif.
 
En l'absence du président François Hollande, retenu à Bruxelles par la prolongation d'un sommet extraordinaire UE-Turquie sur la crise des migrants, c'est le Premier ministre qui a répondu, dans un discours préparé par le chef de l'Etat et complété par ses soins, à Roger Cukierman.
 
En raison des attaques ou menaces jihadistes et des actes antisémites, "nous vivons une vie retranchée. Nous avons le sentiment angoissant d'être devenus des citoyens de deuxième zone", avait souligné un peu plus tôt le président du Crif, la vitrine politique de la première minorité juive d'Europe, forte d'un demi-million de membres.
 
"Quand verrons-nous des propositions révolutionnaires pour que l'école publique redevienne l'école de tous les Français ?", s'est-il aussi interrogé.
 
Dénonçant "des messages haineux en hausse exponentielle" sur internet, le dirigeant juif a jugé que des "règles nouvelles" devaient être "imposées à Facebook, Twitter et Google pour freiner cette évolution".
 
"L'état d'urgence doit aussi s'appliquer sur internet", a lancé Roger Cukierman en soulignant que Pharos, la plateforme gouvernementale de lutte contre la cybercriminalité, "devrait disposer de plusieurs centaines d'employés au lieu de quelques dizaines, seulement, aujourd'hui".
 
"La disposition visant à sortir les délits antisémites et racistes du droit de la presse pour les faire rentrer dans le droit commun figurera dans le projet de loi Egalité et citoyenneté, soumis au Parlement au printemps", a répondu Manuel Valls alors que le président du Crif s'étonnait du retard de cette mesure.
 
"Ainsi, il sera dit de la manière la plus claire que la liberté d'expression, que nous chérissons, ce n'est pas le permis de répandre la haine", a-t-il poursuivi.
 
Pour le Premier ministre, "les Français juifs ne doivent pas douter de la France. (...) Les Juifs de France ont bâti la France. Ils doivent continuer de la bâtir !"
 
S'écartant de la version écrite de son discours, il a martelé que "mener des politiques fortes contre l'antisémitisme ou l'antisionisme ne fera pas perdre des voix ici ou là dans tel ou tel quartier", mais "honorera tous ceux qui seront engagés dans ce combat"... Lire l'intégralité.