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Publié le 9 Septembre 2020

Mémoire - Quand des ours en peluche racontent la Shoah

Aujourd'hui, c'est la journée internationale des ours en peluche. Symboles de la douceur de l'enfance, certains ours en peluche ont eu des missions importantes à remplir. Les missions de toute une vie.

Otto, un ours en peluche qui a traversé la vie

Otto, autobiographie d'un ours en peluche, de Tomi Ungerer, 1999

Dans ce magnifique livre de Tomi Ungerer , c'est Otto, un vieil ours en peluche, qui raconte son histoire. Peluche attitrée du jeune David, un enfant juif allemand, Otto va traverser la vie de plusieurs personnages. D'Oskar d'abord, à qui il est confié au moment de la déportation de David. Puis, au cours d'un bombardement, le voilà projeté près d'un soldat américain à qui il sauve la vie. Otto accompagne ensuite les aventures d'une petite fille américaine avant d'être réccupéré par un antiquaire qui l'installe dans sa vitrine. Au détours d'une rue, Oskar reconnaît Otto, et retrouve son ami de toujours. Quelque temps plus tard, le destin réunit Oskar et son copain d'enfance David, survivant de la déportation.

Un récit émouvant et sincère qui s'est imposé comme une référence pour parler de la Shoah aux plus jeunes.

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Fred et son ours en peluche : ensemble c'est tout

L'ourson de Fred, d'Iris Argaman et Avi Ofer, 2017

Un petit ourson en laine sans nom, "l’ourson de Fred", raconte son histoire, de la Hollande sous occupation nazie jusqu’en Israël en passant par les États- Unis. Fred Lessing, son maître, était un enfant caché. Petit garçon juif astreint au port de l’étoile jaune et séparé de sa famille, il ne s’est jamais séparé de l’ourson, son meilleur ami et son confident, même après la guerre quand il a émigré aux États-Unis. Bien des années plus tard, c’est derrière une vitrine de Yad Vashem, à Jérusalem, où il est exposé, qu’Iris Argaman, auteure israélienne de littérature pour la jeunesse, le rencontre et tombe immédiatement sous le charme de ce petit ourson à l’oreille manquante. Elle parvient à convaincre Fred de lui laisser raconter leur histoire par la voix tendre de l’ourson. D’une grande finesse, les illustrations d’Avi Ofer caressent les personnages, s’insinuent dans le décor, enveloppant le tout d’une superbe gamme de mauve et d’ocre d’où se dégagent une douce mélancolie et une grande tendresse.

Extraits : « À la fin de la guerre, on a quitté la Hollande pour les États-Unis. Fred a grandi et est devenu un homme. Il s’est marié et a eu à son tour deux enfants. Un jour le téléphone a sonné : “Bonjour Fred, accepteriez-vous de prêter votre ourson à notre musée de Yad Vashem ici à Jérusalem, afin que d’autres enfants connaissent votre histoire ?” Fred a répondu “L’ourson et moi, on ne s’est jamais quittés, je vais lui demander.” Alors Fred m’a pris dans ses mains et m’a dit : “Mon ourson, tu es mon meilleur ami, tu as pris soin de moi dans les moments difficiles, tu serais d’accord pour partir ?” Et j’ai dit oui. » (Source : Site des éditions du Chandeigne)