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Publié le 30 Avril 2015

Terrorisme : la préfecture du 94 renforce son plan anti-radicalisation

L’Etat débloque 170 000 €. Des référents spécialement formés ont été désignés et sont à pied d’œuvre dans le Val-de-Marne

Par Lucile Métout, publié dans Le Parisien le 28 avril 2015

Le 28 mai 2014, après que le ministère de l’Intérieur a dévoilé son plan de lutte contre les filières terroristes avec numéro vert pour les proches inquiets, le Val-de-Marne se dotait d’une cellule de prévention de la radicalisation. La préfecture livre un premier bilan ce mardi, tout juste onze mois après la création du dispositif, dans un département « très concerné par les événements récents ».

131 signalements. La cellule, coprésidée par Thomas Michaud, directeur de cabinet du préfet, et Nathalie Becache, procureure de la République de Créteil, a déjà traité 131 signalements. Soixante-dix d’entre eux provenaient directement de l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat). Les 61 autres ont été effectués par « d’autres sources, principalement des commissariats de police », selon les services de l’État.

25 procédures adaptées. A l’issue d’« enquêtes de terrain » portant sur chaque individu désigné, 25 dossiers ont nécessité un accompagnement. Dix-huit ont été confiés à l’association Sofi, basée à Alfortville et spécialisée dans l’aide aux familles. Les sept autres ont été transmis à la cellule de recueil des informations préoccupantes du conseil départemental, compétente pour le suivi des mineurs en danger. « Il s’agit bien de prévention, insiste la préfecture. Ces chiffres ne tiennent pas compte des individus ayant déjà basculé dans la radicalisation ou faisant l’objet d’un suivipolicier. » Dans le même temps, Paris a déclenché 29 accompagnements pour 122 signalements traités. Et au 31 janvier, la Seine-Saint-Denis avait lancé 6 suivis pour 73 signalements recensés.

Des antécédents inquiétants. Les premiers résultats de cet outil anti-radicalisation interviennent dans un contexte difficile pour le Val-de-Marne. « La tension est perceptible », avoue le préfet, Thierry Leleu, citant notamment la tuerie de l’Hyper Cacher « à deux pas de Vincennes » le 9 janvier, et les attaques terroristes déjouées de Sid Ahmed Glam contre deux églises de Villejuif le 19 avril. En janvier déjà, Gentilly avait frissonné lorsque l’ADN d’Amedy Coulibaly, l’assassin de l’Hyper Cacher, avait été identifié sur des armes retrouvées dans sa planque rue Louis-Gaillet. La police avait ensuite soupçonné son implication dans l’explosion de la voiture piégée de Villejuif, avenue Paul-Vaillant-Couturier le 8 janvier. Hayat Boumeddiene, sa veuve en cavale, était toujours domiciliée à Villiers. Une ville dont la mosquée avait été fréquentée par Mickaël Dos Santos, cet homme natif de Champigny, un temps suspecté d’avoir revendiqué l’assassinat de l’otage américain Peter Kassig et de soldats syriens, sur une vidéo de Daech diffusée le 16 novembre. Cachan venait d’apprendre que l’un des siens, Salim Benghalem, est l’un des « combattants terroristes étrangers » les plus recherchés par les Etats-Unis. Et le 1er juillet, le Cristolien Mohamed O. avait été arrêté par la Direction générale de la sécurité intérieure à son retour de Syrie, alors qu’il projetait un passage à l’acte sur le territoire national.

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