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Publié le 19 Juillet 2016

#Terrorisme - Marc Trevidic : "La France n’a pas de solution à court terme"

Ancien juge antiterroriste, le vice-président du tribunal de grande instance de Lille réagit à l’attaque de Nice.

La question est de savoir si nous sommes prêts à changer notre façon de vivre

Interview du juge Marc Trévidic par Lakhdar Belaid, publié dans la Voix du Nord le 18 juillet 2016
 
Le principal suspect de l’attaque de Nice est à peine connu de la justice. Est-ce surprenant ?
 
« On peut établir une continuité entre lui et Larossi Abballa (assassin de deux policiers dans l’Essonne, il y a un mois) et Mohamed Lahouaiej Bouhlel, même si celui-ci n’était pas fiché S. L’état d’esprit entre les deux est le même. À Nice, quelqu’un de presque inconnu de la justice aura appliqué les consignes de l’État islamique. Il n’est pas nécessaire d’être allé en Syrie pour cela. »
 
Quel est le profil de ce type d’individu ?
 
« On est dans le pétage de plomb. Dans le jihad individuel presque imparable. Les tueries de masse ont toujours existé, comme aux États-Unis. Nous avons la même chose, mais avec un fond religieux. Heureusement, ces individus sont peu nombreux. Mais, à chaque fois, c’est douloureux. »
 
L’état d’urgence est prolongé de trois mois. Est-ce l’une des solutions ?
 
« Quel sens donner à l’état d’urgence ? La question est de savoir si nous sommes prêts à changer notre façon de vivre. Nous avons un état d’urgence avec des manifestations, des festivités… Les réunions publiques sont l’occasion de ce type d’acte. On a l’impression d’un entre-deux eaux. Des fêtes scolaires ont été annulées à cause de l’état d’urgence. À Nice, l’opportunité a tout simplement été trop belle. Un homme seul peut commettre autant de dégâts qu’au Bataclan. On a surtout le sentiment d’une impuissance totale. Nous ne sommes pas, là, dans une affaire de libertés publiques, mais de sécurité publique»... Lire l'intégralité.
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