Marseille : concert exceptionnel au Silo "Toi mon frère" avec les Arméniens

 
Par Edith Janowski-Bismuth
 
Sous le parrainage de Charles Aznavour, nous avons vu hier, lundi 23 mai, un très beau spectacle au Silo,  intitulé « Toi mon frère », destiné aux communautés arménienne et juive, victimes toutes deux de génocide.
 
Michèle Teboul, Présidente du CRIF Marseille Provence avait répondu avec enthousiasme à l’appel d’Angèle Melkonian, Présidente de Marseille-Provence-Arménie. Ce concert exceptionnel, produit par Jacques Couzouyan avait déjà connu un vif succès à Paris, auquel Gil Taïeb, Vice-président du CRIF National et président de l’ASI, n’était pas étranger. 
 
Après les remerciements d’usage aux collectivités locales, département, MPM et aux associations partenaires, le spectacle a pu débuter.
 
Présenté par Frederic Zeitoun, ce spectacle, incarné  par des artistes venant de la variété ou du classique, fut une suite d’interprétations musicales plus intenses et émotionnelles les unes que les autres. 
 
Sur scène, un chœur d’enfants ouvrant le spectacle, fut suivi par l’interprétation au piano et au violon des hymnes nationaux, arménien, israélien et français, un moment sublime d’émotion partagée. Puis Michel Fugain accompagné de Pluribus, Daniel Levi, Hélène Ségara, Popeck, Jeane Manson et Gilbert Montagné pour les plus connus ont « mis le feu !».
 
Nous retiendrons la lecture émouvante, soutenue par des notes de piano et de violon, de la dernière lettre d’amour que Missak Manoukian, résistant  communiste, a écrit à sa femme avant de mourir : « Je meurs sans haine en moi, adieu la vie, la lumière et le vent… », « La bête immonde » de Michel Fugain, rythmée par le gong de deux tambours, le duo de Daniel Levi et d’Hélène Ségara, à la voix toujours aussi cristalline, chantant « Yérusalaïm », ainsi que Levon Minassian au doudouk et Hélène Ségara interprétant en arménien « Délé Yaman », une tragique histoire d’amour.
 
Le concert s’est achevé en apothéose par un moment inoubliable. Une formation de musique instrumentale Klezmer, joua de la musique de fête, autrefois pratiquée dans les communautés juives d'Europe de l'Est. La fin de soirée fut magique, chacun se levait pour danser au rythme de la musique qu’elle fut arménienne ou juive. 
 
Alors que la plupart des artistes avaient évoqué en début de spectacle que la brutalité des images et la mort faisaient l’actualité, tous ont insisté pour que la devise de la soirée soit dédiée « A la vie ». La musique vit en nous et sa perception tient du miracle. Que nous soyons juifs ou arméniens, elle exprimait hier soir, la nostalgie d’un passé, nos douleurs et nos espoirs.