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Publié le 24 Août 2009

Georges, Simone et Salomon, histoire d’un réseau de résistance, par Pierre Stolze (*)

C’est l’histoire de retrouvailles inespérées, d’une véritable enquête, tenace et déterminée, livrée par un homme, Salomon Jassy, alias Serge Javert ou Geaver voire Gaver, pour retrouver la femme, la religieuse, croyait-il, qui l’avait caché et sauvé, pendant la Guerre, Simone Coqué.



Il était une fois, aux temps troubles et terribles de l’occupation nazie, un petit garçon, Salomon Jassy, né à Strasbourg en 1936, de parents polonais. Quand la Guerre survient, puis l’Armistice, pendant que ses parents se terrent, l’enfant est confié, ainsi que sa sœur Tamar, à différents réseaux, comme le circuit Garel dont fait partie celle qui s’occupera particulièrement de lui, Simone Coqué. Salomon, qui ne reverra jamais son père, sera rendu à sa mère, Eidela Jassy, en 1944. La famille fera son alyah en 1949.
50 ans après, Salomon décide de retrouver sa bienfaitrice. Nous sommes en 1993. « Pour lui, elle fut comme une autre mère, une mère qui rassure, console, cajole. Aime, tout simplement » .
Dès lors commence un véritable jeu de piste. De Tel-Aviv où il vit à présent avec son épouse Ayala, Salomon envoie une carte à Simone. Destination : Rodez dans l’Aveyron. Elle lui revient avec la mention : « Inconnue à cette adresse ». Salomon ne baisse pas les bras. Il demande à l’association Alumin de l’aider. En 2000, il met à contribution le maire de Rodez, Marc Censi. C’est le chauffeur du maire, Maurice Pierre, qui se prend au jeu, qui finira, en utilisant à bon escient les médias locaux et plusieurs personnalités à retrouver Simone. C’est en 2003 que l’énigme trouve sa solution : Simone Coqué, 89 ans, désormais Simone Stolze, bien que revêtue à l’époque d’une coiffe, n’était en rien une religieuse. Elle est veuve, elle a 7 enfants et 6 petits-enfants et vit à Thionville. C’est là que Salomon va enfin la revoir.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions Lucien Souny. Février 2009. 160 pages. 15 euros