Le bordelais Richard Zéboulon persiste et signe. Après son anthologie de l’humour juif (1), il récidive avec un sympathique recueil de citations, de maximes, d’adages, d’apophtegmes, de pensées, de sentences et autres aphorismes glanés auprès des auteurs les plus divers, « goys et non goys ». Cela nous vaut un ouvrage pétulant où Sigmund Freud donne la réplique à Albert Einstein sous le regard attendri de Michel Boujenah. Un classement alphabétique nous permet de voyager dans l’espace, le temps et la pensée, de l’Abbé Grégoire au zébu en passant par la Bible, les Juifs ou Moïse. À Tacite, péremptoire, qui affirme que les Juifs sont « une race sujette à la superstition, opposée à la religion », Benjamin Disraëli rétorque : « Oui, je suis juif et quand vos ancêtres étaient des sauvages brutaux dans une île inconnue, les miens étaient prêtres dans le Temple de Salomon ». Pour Arnold Foster « Un juif est un homme comme un autre et même un peu plus ». Et Amos Oz : « Qui est juif ? Celui qui est assez fou pour se déclarer comme tel ». L’antisémitisme ? Mieux vaut en rire avec Raymond Devos qui lance : « Les Arabes du Caire sont antisémites. Et les Sémites sont anti-Caire ». Le comble de l’antisémitisme, pour l’humoriste José Artur, c’est de « pisser sur Jacob sans pisser sur Delafon ». Serge Gainsbourg, Baruch Spinoza, Armand Abecassis, Jacques Attali et bien d’autres rivalisent d’astuce pour tenter de définir Dieu. Retenons cette courte proposition mathématique d’Alfred Jarry, le père d’Ubu : « Dieu est le point tangent de zéro et de l’infini ». À la rubrique « Dominateur », Charles de Gaulle, bien sûr, n’est pas oublié et, pour ce qui est des homos, la paroles va, bien entendu, à Stéphane Bern, qui, par ailleurs, se présente comme un « Juif de cour » et à qui nous laissons l’entière responsabilité de son affirmation : « Les mères juives font d’excellents homos ». Sur les Israéliens, on retiendra André Malraux : « Les Israéliens ne continuent pas les Israélites, ils les métamorphosent ». Michel Audiard, lui, évoque les Japonais : « Faites avouer à un Japonais qu’il est juif, vous verrez si c’est commode ». Et, sur les Iraniens, Henry Kissinger, sévère : « Un Iranien modéré, c’est celui qui pense qu’un peloton d’exécution devrait être élu démocratiquement ». Parmi les proverbes yiddishs, nous retiendrons : « Dieu est juste. Il donne la nourriture aux riches et l’appétit aux pauvres » ou encore : « On commence par le Kiddoush et l’on finit par le Kaddish ». Enfin, en ces temps troublés de conflit au Proche-Orient, donnons, pour conclure, la parole à Shimon Peres : « Le processus de paix ressemble à une nuit de noces dans un champ de mines ».
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