Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean Pierre Allali - Comment vivre au temps du terrorisme ? Vigilance, résilience, résistance, par Alain Bauer, François Freynet et Christophe Soullez

11 Octobre 2017 | 79 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

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Comment vivre au temps du terrorisme ? Vigilance, résilience, résistance, par Alain Bauer, François Freynet et Christophe Soullez*

Nous vivons depuis quelques années à l’ère du terrorisme et nul ne peut prévoir, à l’heure actuelle, quand cette véritable lèpre disparaîtra. Dès lors, il faut apprendre à vivre avec ce cancer afin de limiter au mieux les métastases de ce mal profond qui a infiltré nos sociétés. Par delà son intention d’être un vademecum des attitudes et précautions à prendre par le citoyen français et, plus généralement, européen, voire mondial, cet ouvrage très documenté est une véritable étude sur le phénomène terroriste.

Si l’origine du mot « terrorisme » remonte indubitablement à la période de la « Terreur » qui désigna, en France, le système mis en place d’avril 1793 à juillet 1794 par Robespierre, afin de « terroriser » ses opposants, les auteurs n’hésitent pas à aller beaucoup plus loin dans le temps en évoquant la secte juive des « Zélotes » qui, affirment-ils, « est souvent assimilée à la première forme de terrorisme organisé » et la secte ismaélienne des « Assassins » ou « Haschichins », fondée en 1090 par Hassan Ibn Al-Sabbah.

Dans un souci louable d’inventaire exhaustif, les auteurs reviennent sur des dizaines de groupes terroristes qui ont agité la planète au fil des ans : la bande à Baader, les Brigades Rouges, Action Directe, le Sentier Lumineux au Pérou, les Farc colombiens, les Tigres Tamouls et l’IRA, l’ASALA d’Arménie et l’ETA basque, le PKK kurde et le FLNC corse et bien d’autres encore. Sans oublier la mafia italienne.

Cet inventaire très intéressant ne saurait nous faire oublier que de nos jours, l’essentiel du terrorisme est islamiste et ensanglante la France et le monde aux cris d’ « Allah Ou Akbar ». Il y a d’ailleurs, à ce propos, un mot très souvent utilisé par la presse comme par les auteurs, celui de « radical » avec ses prolongements, « radicalisation » et « déradicalisation ». Ce vocable a longtemps été utilisé dans un tout autre sens. C’est ainsi qu’en France, il y a eu un Parti Radical. Le mot « radical » avait alors été utilisé par ce parti pour indiquer une position qui trancherait avec tout ce qui avait été proposé au préalable. Ce qui n’a rien à voir avec le radicalisme islamiste. C’est pourquoi, il conviendrait, d’une façon systématique de préciser « radicalisation islamiste ». De même pour le mot « converti ».

Les auteurs, qui reconnaissent la difficulté à définir, d’une manière internationale, le terrorisme, proposent, en annexe, deux listes édifiantes : celle des organisations terroristes recensées par les États-Unis en 2016 et celle des organisations désignées comme étant terroristes par l’Union européenne, toujours en 2016. Dans la première, sur 57 organisations répertoriées, 44 sont islamistes et, dans la seconde, sur les 23 citées, 15 le sont.

Une question d’actualité concernant le terrorisme  n’a pas été abordée par les auteurs : comment peut-on admettre qu’une organisation qui siège dans les plus hautes instances internationales, à savoir l’Autorité Palestinienne, récompense, en quelque sorte, les familles de terroristes décédés, par l’attribution de dotations pécuniaires ?

Un travail utile et édifiant. Remarquable.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions First. Janvier 2017. 216 pages