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Publié le 14 Février 2022

Actualités des Régions - Commémoration de la rafle de la rue Sainte Catherine survenue à Lyon le 9 février 1943

C’est devant le 12 de la rue Sainte Catherine à Lyon, qu’a eu lieu ce dimanche 13 février, la cérémonie commémorative de la rafle du 9 février 1943, où 86 hommes juifs furent arrêtés dans le local de l’UGIF (Union Générale des Israélites de France) par la Gestapo de Klaus Barbie, puis déportés vers le camp d’extermination d’Auschwitz. Deux hommes parvinrent à s’évader pendant les transferts et trois sont revenus du camp d’extermination.

Une nombreuse assistance était présente en cette matinée froide et ensoleillée, avec, entre autres, le Maire de Lyon Grégory Doucet, les représentants du Préfet, du Président de la Région, de la Métropole, du Département et de la Mairie du 1er, des parlementaires et élus du Rhône, les consuls du Maroc, d’Allemagne et de Croatie, le Grand Rabbin de Région Daniel Dahan, les représentants des cultes juif, chrétien et musulman, et ceux des corps constitués (Justice, Armée, Police)…

Les gerbes de fleurs ont été déposées par toutes les autorités ainsi que par la Présidente du Crif ARA Nicole Bornstein et par Jean Lévy pour les FFDJF, avant l’interprétation du chant du Marais, de la Marseillaise et l’observation d’une très longue minute de silence.

Les jeunes du Lycée Ampère de Lyon et leurs professeurs, fidèles chaque année à cette cérémonie, ont lu à tour de rôle, les noms des 86 victimes de la rafle, gravés sur la plaque commémorative ; il est notable de souligner qu'ils ont su prononcer ces noms, pourtant souvent compliqués, sans la moindre difficulté et avec beaucoup d'émotion.

Étaient également présents les élèves du Lycée Notre Dame de Bellegarde aussi accompagnés de leurs professeurs et à nos côtés malgré les vacances scolaires.

La représentante de la Mairie du 1er arrondissement, a rappelé l’importance de la transmission de la mémoire de la Shoah et s’est félicitée de l'apposition de plaques commémoratives dans de nouvelles écoles de la ville, dont une école du 1er arrondissement. Y furent inscrits les noms d’enfants scolarisés dans ces établissements durant l'occupation et victimes de la barbarie nazie.

Jean Lévy (FFDJF) après avoir félicité et salué la présence de Claude Bloch, survivant et témoin de la Shoah dans la région, a lu le discours que Serge Klarsfeld avait préparé pour l’entrée au Panthéon, le 18 janvier dernier, de 15 Justes français parmi les Nations.

Nicole Bornstein, Présidente du Crif ARA, a d’abord rappelé la mémoire de Benjamin Orenstein, disparu il y a tout juste un an. Elle a souligné que les 86 hommes raflés n’étaient ni des hors la loi, ni des terroristes, ni des assassins ; ils n’étaient coupables que d’être juifs. Elle s’est aussi félicité de ces appositions de nouvelles plaques commémoratives à Lyon et à Décines, grâce au travail du CDDEJ ( Centre de Documentation sur la Déportation des Enfants Juifs).

Elle a rappelé qu’en 2021, 3/4 des actes racistes en France, sont subis par des français juifs qui, pourtant, ne représentent que moins de 1 % de la population et qu’un sondage montre la persistance des préjugés antisémites, notamment à l’extrême droite, à l’extrême gauche et chez les plus islamistes des musulmans.

Elle a demandé aux élus que la résolution de l’IHRA, assimilant anti-sionisme à antisémitisme, soit adoptée par beaucoup plus de municipalités notamment dans la Métropole de Lyon et la région, puis est revenue sur l’inquiétude liée au changement d’orientation du conseil scientifique de la prison mémorial Montluc…

Grégory Doucet, Maire de Lyon, a remercié les 3 personnes qui l’ont précédé pour leurs paroles qui donnent une raison d’être et tout leur sens, à cette cérémonie.

La cérémonie s’est achevée par la lecture du Elmaleh Rahamim en hommage à toutes les victimes des camps d’extermination nazis puis du Kaddish.

 

Retrouvez le discours de la présidente du Crif Auvergne Rhône-Alpes en PDF