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Publié le 8 Avril 2024

Le Crif en action - Rassemblement à Strasbourg pour la libération des otages raflés il y a six mois

Plus de 300 personnes étaient rassemblées sur le parvis de la grande synagogue de Strasbourg en soutien aux otages et pour dénoncer l’antisémitisme depuis la tragédie du 7 octobre.

La première action du Crif Alsace, récemment constitué en association fédérant plus de vingt associations ou institutions locales, a été de marquer les six mois depuis le pogrom du 7 octobre.

Dans un premier temps c’est le sort des otages qui a mobilisé ce rassemblement avec 133 chaises et leurs photos symbolisant leur absence espérée temporaire. Puis l’allumage de 133 bougies pour exiger leur libération.

 

 

Chaises
 

 

 

Mais cela a aussi été l'occasion de rendre hommage aux jeunes hommes et femmes des forces de défense d'Israël tombés pour la survie de leur pays.

 

Puis le discours de Nataché Hubele, présidente de la section Strasbourg de l’UEJF, a permis de rappeler la situation difficile des étudiants face à l’explosion de l’antisémitisme.

 

 

 

Bougies
 

 

Pierre Haas, Président du Crif Alsace a stigmatisé l’inversion des valeurs qui a abouti à cette situation en rappelant la réalité du terrorisme islamiste du Hamas et en stigmatisant l’amnésie de l’extrême gauche pour des raisons de clientélisme politique et son aveuglement idéologique.

 

 

6-mois-logo-CRIF

 

 

Il a ensuite démystifié la position de l’extrême droite, toujours antisémite, pour appeler au sursaut républicain pour les élections européennes.

Plusieurs élus locaux ont montré leur solidarité et soutien en participant à cette manifestation qui s’est conclue par l’Hatikva et la Marseillaise.

 

Pierre Haas, Président du Crif Alsace 

 

 

***

 

 

Retrouvez le discours du Président du Crif Alsace, Pierre Haas, en intégralité ci-dessous : 

 

« Chers amis, 

 

Six mois, six mois déjà que tout a basculé pour les Juifs du monde entier.

 

Six mois effroyables où nous pensons chaque jour aux otages raflés lors de ce terrible pogrom.

 

Il reste 133 otages – nous avons malheureusement appris le meurtre de l’un des otages hier et le rapatriement de son corps en Israël. Il reste 133 otages que nous espérons vivants et pour lesquels chaque minute de survie est une victoire sur la violence et la terreur qu’ils subissent.

 

Chacun d’entre nous est ici présent pour dire que nous ne les oublierons pas tant qu’ils ne seront pas tous libérés.

 

Nous savons que pour le groupe islamiste, ils ne constituent qu’une monnaie d’échange, alors que pour nous, ils ont des noms, des visages, une humanité que rappellent les chaises vides près de moi. Parmi eux, trois Français : Ohad Yahalomi, Ofer Kalderon et Orión Hernández-Radoux mais aussi des enfants, Kfir et Ariel Bibas âgés de 14 mois et 4 ans. Six mois de captivité à l’échelle d’une vie d’enfant… 

 

C’est notre devoir de continuer à nous mobiliser pour eux et pour leurs proches.

 

Depuis six mois, je porte ce bracelet bleu autour du poignet en soutien à Israël qui fait face à la pire des guerres et au pire des pièges. Un piège d’autant plus redoutable que ses forces de défense sont contraintes de mener des combats non pas contre une armée mais contre des terroristes camouflés en civil, au milieu de la population civile utilisée comme bouclier humain.

 

Ne nous trompons pas !

 

Cette guerre a été imposée à Israël par les terroristes islamistes du Hamas, eux-mêmes instrumentalisés par les mollahs d’Iran.

L’armée régulière d’Israël mène une guerre de riposte, comme tout pays agressé le fait pour défendre sa population civile, qui a été la première victime des exactions du Hamas, dont la barbarie et la sauvagerie n’ont pas fini de nous hanter.

Et c’est ce même Hamas qui prétend aujourd’hui défendre la cause du peuple palestinien, alors qu’il ne l’a pas protégé dans ses tunnels, alors qu’il se réjouit des malheurs qu’il a attirés sur lui et alors qu’il a tout fait pour en faire la cible des bombardements, afin que gronde dans le monde entier la colère contre Israël. 

Golda Meir avait trouvé les mots justes pour exprimer ce déchirement que nous ressentons encore aujourd’hui : « Nous pouvons pardonner aux Arabes d'avoir tué nos enfants. Nous ne pouvons pas leur pardonner de nous avoir obligés à tuer leurs enfants ». 

 

Ne nous trompons pas !

 

Cette guerre déclenchée par les terroristes du Hamas est non seulement une guerre contre Israël, mais bien une guerre contre les Juifs, comme ils l’ont proclamé eux-mêmes dans les images qu’ils ont diffusées.

Le Hamas ne veut pas la Paix. Il veut la destruction des Juifs, première cible d’un long processus visant à instaurer une vision radicale, celle de la charia et de l’islamisation intégrale de la société. Ils combattent la connaissance, l’éducation, l’accès à l’information, la musique, la liberté de conscience, l’égalité entre les hommes et les femmes…

Ces terroristes sont des fanatiques.

Élie Wiesel nous alertait à leur sujet dans ces termes : « Les adversaires de la foi, ce ne sont pas les incroyants, ce sont les fanatiques ».

 

Alors que l’on aurait pu s’attendre à une unanimité du monde entier contre ces fanatiques qui se sont pourtant illustrés par de multiples attentats meurtriers, c’est le poison de l’antisémitisme qui est réapparu, nous rappelant les pires heures du siècle dernier.

Je vous renvoie à la tribune parue le 11 février dans les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA) rédigée par trois membres du Comité Directeur du Crif Alsace qui exprimaient déjà leurs vives inquiétudes à ce sujet. Le Crif Alsace qui s’est d’ailleurs constituée dernièrement en association regroupant l’ensemble des institutions et associations juives locales pour permettre une unité plus efficace dans notre action.

 

Aujourd’hui, aux États-Unis comme en Europe et notamment en France, ceux qui affichent des positions progressistes sont ceux-là mêmes qui ferment les yeux sur les agissements du Hamas, qui pend les homosexuels, massacre ses opposants et endoctrine les futurs martyrs de la cause islamiste, avec la complicité de certaines organisations internationales.

 

Ils ferment les yeux en oubliant que les attentats contre Charlie, contre l’Hyper Cacher, contre le Bataclan, contre les professeurs, ont été perpétrés par les mêmes islamistes radicaux.

 

Ils ferment les yeux sur la sauvagerie des violences sexuelles infligées aux victimes du 7 octobre et aux femmes otages, qui n’ont été dénoncées que du bout des lèvres par quelques rares associations féministes. Ils n’ont rien dit lorsque les femmes juives ont été exclues des manifestations féministes du 8 mars. Quant à l’ONU, elle a mis quatre mois avant de missionner une délégation pour enquêter sur ces faits.

 

Ceux qui ferment les yeux, ce sont les nouveaux prophètes de l’extrême gauche qui gangrènent les universités, à New York comme à Paris, et présentent le Hamas comme un mouvement de résistance. En France, en ne dénonçant pas clairement la sauvagerie et la barbarie du 7 octobre, La France Insoumise (LFI) a montré son vrai visage et a pu laisser libre cours à son antisionisme viscéral. Et quoi qu’en disent ses chefs de file, ils attisent le feu d’un antisémitisme décomplexé.

 

Comme un véritable rouleau compresseur, ce renversement de valeurs nous rend désormais responsables et coupables en tant que Juifs, dès lors que nous nous préoccupons du sort de nos frères et sœurs en Israël.

 

Chers amis, le Crif a toujours été très clair sur ce point.  Ce sont tous les extrémismes que nous combattons. L’extrême droite n’a pas changé de nature. Son soutien de circonstance ne doit pas nous tromper. Son rejet n’est pas celui des Islamistes, mais celui de l’Islam, en tant que religion non chrétienne. Pour certains suprématistes blancs qui sévissent en nombre dans ces mouvements, les Juifs sont pires que les arabes car peu identifiables. Récemment encore, le GUD a déclaré soutenir les palestiniens CONTRE les Juifs. Quant au mouvement Égalité et Réconciliation d’Alain Soral, il vise à rassembler les peuples magrébins et aryens contre les Juifs.

 

Aussi, à la veille des élections européennes, n’oublions pas qu’il y a une voie entre Charybde et Scylla et que seule la défense des valeurs républicaines protègera les droits des personnes et des minorités, dont nous sommes.

Seule l’union des Européens empêchera le continent de basculer dans les extrêmes.

Nous devons mener ce combat politique pour faire triompher les valeurs républicaines, en donnant la primauté aux partis républicains, afin de garantir notre destin.

La démocratie est une valeur précieuse que nous devons défendre à tout prix face à la meute hurlante.

Notre vigilance doit être totale. Comme d’autres l’ont fait avant nous pour défendre l’honneur d’un petit capitaine dénommé Dreyfus, nous devons poursuivre notre veille et dénoncer l’antisémitisme, en étant particulièrement attentifs aux nouvelles formes qu’il revêt.

 

En notre nom à tous, je voudrais rendre hommage :

-      aux jeunes hommes et femmes des forces de défense d’Israël tombés pour la survie de leur pays ; 

-      à celles et ceux qui sont blessés dans leur chair ; 

-      à tous les civils innocents pris dans le piège de la guerre ; 

-      aux otages qui subissent les pires des traitements et que nous espérons voir revenir très vite.

 

Nous sommes Français, patriotes et reconnaissants de ce qu’a fait la République pour ses concitoyens israélites. Nous sommes également juifs et attachés à Eretz Israël. Chaque Juif à travers le monde entretient un lien même ténu avec ce pays.

Car nous sommes tous des Bné Israël, des enfants d’Israël, ce qui nous rattache à une longue chaîne historique qui remonte au berceau de l’humanité.

 

« Aussi longtemps qu'en nos cœurs, vibrera l'âme juive, notre espoir n'est pas vain. »

 

Pierre Haas, Président du Crif Alsace le 7 avril 2024 à Strasbourg 

 

 

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