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Publié le 21 Février 2024

Hommage - Avec l’entrée de Missak Manouchian, le Panthéon honore le souvenir des FTP-MOI

80 ans après son exécution par les nazis, Missak Manouchian entre aujourd’hui au Panthéon, accompagné de son épouse Mélinée. À travers lui, c’est tous les résistants étrangers et en particulier les FTP-MOI dont de nombreux juifs étrangers, que la France honore. Le Président du Crif, Yonathan Arfi, a rendu hommage à cet esprit de résistance : "Avec Missak Manouchian, entre au Panthéon l’esprit de résistance, qui anima envers et contre tout les obstinés de la liberté". Il sera présent à la cérémonie d'entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian.

Il y a 80 ans, le 21 février 1944, au Mont Valérien, 23 résistants membres des FTP-MOI, tous membres du Groupe Manouchian sont fusillés. 

Manouchian, chef des FTP MOI a succédé à Boris Holban, juif originaire de Russie qui a fixé tout le cadre de la formation.

Une des particularités de cette organisation était sa division en sections. L’une des plus importantes était son détachement juif qui s’est illustré dans des actions spectaculaires en n’hésitant pas à commettre des attentats contre les Nazis.

Entre juillet 1942 et novembre 1943, plus de 200 actions de résistance sont menées : déraillement de trains, attaque de convois, assassinat de soldats d’occupation...

Ces hommes prenaient un double risque : non seulement ils étaient traqués en tant que Juifs mais aussi comme résistants. Leur audace, leur courage, leur jeunesse ne cèdent rien à l’oubli : ce soir, à 18h30, leur souvenir accompagnera dans sa dernière et illustre demeure Missak Manouchian.

À travers sa panthéonisation, la France honore ces combattants de la liberté, ces résistants étrangers morts pour la France, toutes ces femmes et tous ces hommes venus combattre l’horreur du nazisme au péril de leur vie.

 

Le mot de Yonathan Arfi, Président du Crif

 

L'Affiche rouge. Le groupe Manouchian est devenu célèbre avec la publication d’une affiche de propagande allemande de couleur rouge, publiée en 15 000 exemplaires et accrochée dans tout Paris. Cette affiche était destinée à faire peur mais aussi à discréditer la résistance aux yeux de la population française.

Une dizaine de membres de la section des FTP-MOI y sont représentés, en précisant pour chacun d’eux leur origine étrangère ainsi que le nombre d’attentats commis. Avec cette mention : « Des libérateurs, eux ? La libération par l’armée du crime ! ».

 

En 1955, Louis Aragon compose le célèbre poème "Strophes pour se souvenir. L’Affiche rouge". Voici quelques strophes : 

 

Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
 
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
 
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
 
[...]
 
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant.
 

 

Dans la presse : 

 

Sur le site de la ville de Paris

Ministère des Armées