Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - État et Religion. Questions autour de la tradition juive, par Vladimir Jabotinsky

17 Mai 2022 | 257 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

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Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

État et Religion. Questions autour de la tradition juive, par Vladimir Jabotinsky (*)

 

Il faut être infiniment reconnaissant à Pierre Lurçat de nous permettre, par le biais de ce petit livre, de mieux connaître celui qui fut le créateur du mouvement sioniste révisionniste, celui qu’on désignait comme le « Roch Betar ». On découvre ainsi l’attachement de ce grand leader à la religion juive.

Né à Odessa en 1880, Vladimir Zeev Jabotinsky est mort dans l’État de New York en 1940. A l’instar de Theodor Herzl, il n’aura donc pas vu de ses propres yeux la renaissance de l’État juif qu’il appelait avec fougue de ses vœux.

Très jeune orphelin de son père, le jeune Vladimir Zeev est éduqué par sa mère qui, dès l’âge de huit ans, lui fait donner des leçons d’hébreu. Très jeune aussi, il prit l’habitude de réciter la prière des morts, le kaddish, sur la tombe de son père. La description qu’il fera plus tard de son foyer est édifiante : « Chez nous, il régnait une cacherout stricte, maman allumait les bougies la veille de shabbat et priait matin et soir, et elle nous enseigna le « modé ani » et la lecture du Chema, mais toutes ces coutumes me laissaient indifférent ». Indifférent, certes, mais pas imperméable. Jabo n’était pas un Juif religieux mais il prit rapidement conscience de l’importance de la conservation du patrimoine religieux dans l’édification et dans la pérennisation de l’Etat juif en gestation. La religion, c’est un « trésor national » qui aura permis au peuple juif de survivre deux mille ans en diaspora malgré toutes les avanies. Dans l’esprit de Malraux, il considérait que « l’homme entier sera religieux ».

Il admirait beaucoup le rabbin Falk, aumônier militaire au sein du corps juif des « Muletiers de Sion », mais surtout le célèbre rav Kook qui le lui rendait bien en le qualifiant d’ « ange de D.ieu ». Pour Jabotinsky, la religion est plus importante pour la collectivité nationale que pour l’individu. Elle constitue le ciment qui a permis à la nation de perdurer à travers les siècles.

Les articles dus à la plume de Jabotinsky que nous propose Pierre Lurçat ont été publiés entre 1933 et 1937 dans différents journaux juifs et en plusieurs langues. On y trouve un « Exposé sur l’histoire d’Israël », des « Questions autour de la tradition juive », un texte intitulé « De la religion », un autre titré La tradition religieuse juive » et une lettre à son fils Eli, alors à Addis-Abeba en Éthiopie.

Impressionnant. À découvrir !

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions de L’Éléphant. 2021. Précédé de « État et religion dans la pensée du « Roch Betar » ». Présentation, traduction et notes de Pierre Lurçat. 96 pages.