Le CRIF en action
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Publié le 20 Février 2013

Le président national de la Cimade répond au CRIF

 

Paris, le 20 février 2013

Monsieur le Président,

 

Vous l'avez bien dit : « cette affaire est grave ».

 

Grave par l'offense faite au CRIF-Provence dont la présidente avait courtoisement invité la Cimade régionale à cette commémoration du 70ème anniversaire de la rafle de Marseille, commémoration semblable à tant d'autres auxquelles la Cimade a tenu à s'associer, qu'elle y soit invitée ou non. 

 

Je prierai dans un prochain courrier Mme Teboul, dont je salue la sincérité et la profondeur de vue du courrier, de bien vouloir accepter toutes nos excuses pour une lettre indigne de la Cimade. Car cette affaire est grave aussi parce qu'elle donne de la Cimade une image fausse qui vous a conduit d'ailleurs à lui attribuer une rhétorique dont vous ne trouverez nulle trace dans les écrits officiels de la Cimade.

 

S'agissant de la Shoah, notre position ne souffre aucune ambiguïté tant aujourd'hui que dans le passé et la Cimade s'est associée volontairement à toutes les demandes dénonçant cette horreur dont nos aînés ont tenté d'épargner tant de juifs jeunes et moins jeunes. Vous voulez bien le rappeler, mais en parlant aussitôt de dérive. Je crois que l'irresponsabilité du courrier de Jean-Pierre Cavalié et Françoise Rocheteau qui, après vingt ans de service, abusant du papier officiel de la Cimade alors qu'ils n'ont consulté aucune instance, non seulement se posent en donneurs de leçons, ce qui n'est pas la philosophie de la Cimade, mais veulent aussi suggérer un amalgame intolérable, est assez grave pour qu'il ne soit pas nécessaire d'y ajouter. Je veux donc vous affirmer, au nom du Conseil de la Cimade, que j'ai saisi dès le 15 février, la profonde humiliation qui est la nôtre que le nom de notre mouvement soit associé ainsi à une démarche inqualifiable et notre souhait que votre mouvement sache que cette lettre ne reflète en aucune manière la position de la Cimade, que notre mouvement présente toutes ses excuses au vôtre pour l'offense vis-à-vis du CRIF Provence, et que nous veillerons désormais à ce qu'aucune déclaration ne puisse être diffusée tant régionalement que nationalement sans l'accord explicite de nos instances.

 

Patrick Peugeot

Président

 

Vous pouvez télécharger l’original de cette lettre en fichier PDF ci-contre.