Lu dans la presse
|
Publié le 22 Avril 2020

Environnement - EarthDay : Le Covid-19 nous rappelle que nous faisons partie du monde naturel

La Journée de la Terre (EarthDay) met tous les 22 avril la préservation de notre planète à l’honneur. L’événement prend un accent tout particulier cette année avec la pandémie du Covid-19. La nature souffre et nous envoie des signaux forts, que nous ne pouvons plus ignorer.

Publié le 21 avril dans Forbes

La faune sauvage revient dans des villes sans population

Pendant que nous sommes confinés, la nature s’épanouit. Des sangliers dans les rues de Barcelone, un puma dans le centre de la capitale chilienne Santiago, une famille de canards en visite à la Comédie Française dans le centre de Paris… grâce au confinement, les animaux regagnent du terrain sur les villes. La nature reprend ses droits ! C’est l’habitat qu’ils avaient autrefois et que nous leur avons enlevé. Paris, Londres, Venise…  Alors qu’un tiers de la population mondiale est confiné pour limiter la propagation du coronavirus, des animaux sauvages ont été repérés en train d’explorer les rues vides de certaines des plus grandes zones urbaines du monde. Nous devrions saisir cette occasion unique pour réfléchir et voir comment nous pouvons trouver un nouvel équilibre entre la ville et la nature.

Notre relation à la nature doit évoluer 

Pendant des siècles, les humains ont repoussé la faune et la flore dans des espaces de plus en plus confinés jusqu’à penser pouvoir s’affranchir de la nature. Nous avons mis la flore dans des éprouvettes, et placé les animaux dans des zoos. Aujourd’hui c’est pourtant l’espèce humaine qui est en quarantaine. La résilience du monde naturel doit être source d’inspiration. La pandémie doit être l’occasion de repenser notre lien à l’environnement qui nous entoure et de créer un monde plus sûr pour les animaux. Notre relation avec la nature doit évoluer, nous ne devons plus la voir comme un espace à aménager mais comme un équilibre à préserver. La destruction des habitats naturels et l’élevage industriel favorisent des ponts épidémiologiques de l’animal sauvage à l’animal d’élevage et à l’homme. 

Stopper la  déforestation et protéger les animaux sauvages ! 

La communauté scientifique rappelle régulièrement l’importance de solutions fondées sur la nature comme moyen d’assurer le bien-être des êtres humains et celui de la Terre. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’augmentation des maladies infectieuses émergentes coïncide avec la croissance accélérée des taux de déforestation tropicale enregistrés ces dernières décennies. En effet, 75% des nouvelles maladies infectieuses qui émergent tous les 4 mois chez l’homme proviennent des animaux. Les forêts tropicales, parce qu’elles sont particulièrement riches en biodiversité, sont aussi très riches en micro-organismes. Alors que plus de 250 millions d’hectares ont disparu en quarante ans, il y a urgence à préserver de l’homme la biodiversité et les écosystèmes naturels. Alors que les marchés d’animaux sauvages, dans lesquels des espèces exotiques sont maintenus dans des conditions exiguës et insalubres, constituent l’un des principaux vecteurs de transmission de nouvelles maladies des animaux aux humains, la Chine a finalement pris la mesure d’interdire la consommation d’animaux sauvages. Le Vietnam, autre pays avec une forte demande de produits d’origine animale, a annoncé son intention de faire de même. 

La pire des choses serait de faire comme si rien ne s’était passé ! 

Quel monde choisirons-nous de construire demain ? Comment réinventer nos modes de vie ? Comment pourrons-nous créer de la richesse sans détruire la planète et cette biodiversité dont nous avons tant besoin ?  Quand cette pandémie cauchemardesque aura disparu, nous ne devrons pas oublier la vraie bataille à mener sur le long terme contre la dégradation de notre planète, le dérèglement climatique couplé à la sixième extinction de masse des espèce.  « Le moment est venu d’apprendre de nos erreurs et de tenter d’éviter de futures catastrophes », comme le souligne Jane Goodall, primatologue, ethnologue et anthropologue dans un documentaire . Le chaos que nous traversons n’est sans rien en comparaison de ce que nous pourrions traverser si nous continuons d’ignorer la nature. A l’instar du Green Deal proposé par la Commission européenne, cette crise sans précédent doit être l’occasion d’une prise de conscience mondiale pour la préservation de la Terre. Pour accompagner cette prise de conscience, il faudra aussi davantage de travaux scientifiques menés de façon multidisciplinaire pour comprendre toute la complexité du vivant, construire une société résiliente, plus juste et plus durable. Les animaux sauvages sont des émissaires de la nature qui doivent nous permettre de construire un monde meilleur.

Il est temps de nous rappeler que nous faisons partie du monde naturel.