Lu dans la presse
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Publié le 27 Août 2020

France - Agression antisémite avec viol: un homme condamné en France arrêté en Algérie

Houssame Hatri, en fuite lors de sa condamnation en 2018 à 16 ans de prison pour une agression antisémite avec viol à Créteil en 2014, a été interpellé fin juillet en Algérie, a-t-on appris mercredi de sources proches du dossier et judiciaire.

Publié le 26 août dans Le Figaro

Le jeune homme de 24 ans, originaire de Créteil et de nationalité franco-algérienne, a été arrêté le 23 juillet par la police algérienne à Maghnia (nord-ouest) et incarcéré, selon la source proche du dossier.

Il sera rejugé en Algérie - qui n'extrade pas ses ressortissants comme la grande majorité des pays - pour ce crime, a-t-elle précisé. Le fugitif avait été localisé à Maghnia dès février grâce aux écoutes et aux surveillances réalisées auprès de son entourage par les enquêteurs français de la Brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF), saisie en janvier.

Le 1er décembre 2014, Laurine et son compagnon d'alors Jonathan, de confession juive, avaient été agressés par trois hommes, qui les avaient ligotés, bâillonnés avant de fouiller l'appartement à la recherche d'argent liquide, sous prétexte que «les juifs, ça met pas l'argent à la banque» et menaçant de les «buter». La jeune femme avait été violée par l'un d'eux.

«Cause nationale» du gouvernement

Houssame Hatri s'était lui amusé à lâcher des couteaux sur le dos de Jonathan «pour (ses) frères en Palestine», avant de jeter au sol les symboles juifs et de proposer de les «gazer» à la lacrymogène. L'agression avait provoqué à l'époque un fort émoi dans la communauté juive et la classe politique. Le ministre de l'Intérieur de l'époque Bernard Cazeneuve avait ensuite fait de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme une «cause nationale» du gouvernement.

Début juillet 2018, la cour d'assises du Val-de-Marne avait condamné les trois agresseurs à respectivement 8, 13 et 16 ans de réclusion criminelle, Houssame Hatri écopant de la plus lourde peine. «Il faut que la France dénonce les faits à l'Algérie, transmette le dossier pour qu'il soit traduit et que l'Algérie le rejuge. Tout ça va prendre un peu de temps», a précisé la source judiciaire.