Lu dans la presse
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Publié le 31 Août 2020

France - Hommage : Yohan Cohen, une vie de projets

Tous les jours jusqu’au 2 septembre, France Inter dresse le portrait de tous les protagonistes du procès des attentats de janvier 2015 : victimes, familles, terroristes, accusés, magistrats, avocats…Retrouvez l'intégralité des portraits sur le site de France Inter (franceinter.fr).

Publié le 30 août dans France Inter

Yohan Cohen est le premier sur lequel Amedy Coulibaly a tiré quand il est entré dans l’Hyper Cacher le 9 janvier 2015. Le jeune homme, employé du magasin depuis un an, fait partie des quatre victimes décédées de cet attentat. "C'était quelqu'un de jovial, de formidable" raconte son ami Lassana Bathily. Il avait 20 ans.

De toutes les victimes des attentats de janvier 2015, Yohan Cohen était le plus jeune. Vingt ans, à peine. Une vie débutée le 22 octobre 1995, à Enghien-les-Bains, dans le Val d’Oise. Une sœur de quatre ans sa cadette. “Un jeune homme jovial, d’une rare gentillesse, altruiste”, témoignaient ses parents, Yaël et Eric Cohen au Parisien, quelques semaines après le drame. Une vie plus riche encore de projets que d’accomplissements. Une enfance et une adolescence à Sarcelles, où sa famille, arrivée du Maghreb dans les années 1960 s’était installée. Un bac technologique en poche et une inscription en BTS.

Mais Yohan Cohen avait préféré abandonner les études. Pour entrer plus vite dans la vie active. Pour gagner sa vie, surtout, et économiser ainsi en vue de son mariage. Car Yohan était fiancé à Sharon, dont il était fou amoureux, selon ses proches.

Fan de football et de rap

Alors, depuis un an, Yohan Cohen travaillait comme manutentionnaire pour l’Hyper Cacher. Là, il a rencontré Lassana Bathily, autre employé du magasin, plus âgé que lui de quelques années et qui le considérait comme son “meilleur ami”. “Il me taquinait avec mon accent, je le taquinais en retour. On s’appelait mutuellement Boss-Boss”, raconte Lassana Bathily. “C’était quelqu’un de formidable.”

Fan de football, il était intarissable sur le sujet, surtout lorsqu’il s’agit de l’Olympique de Marseille, il s’intéressait également au basket et au catch. Le cinéma aussi, lui qui adorait regarder les films de Chaplin avec son grand-père. La musique, encore. “Il m’achetait des CD de rap pour qu’on puisse les passer dans le magasin”, se souvient également son collègue de l’Hyper Cacher. Mais une fois la journée de travail terminée, celui qui “considérait tous les humains comme des frères”, mettait sa capuche sur la tête pour dissimuler sa kippa et retournait son sac Hyper Cacher pour cacher le nom de l’enseigne de la vue de tous. “Il me disait qu’il avait peur de se faire agresser dans Paris”, explique son ami Lassana Bathily. C’est finalement sur son lieu de travail, là où il se sentait en sécurité, qu’il a été tué.

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