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Publié le 2 Octobre 2020

France - Laïcité, école, associations… : les annonces d'Emmanuel Macron pour lutter contre les "séparatismes"

Le projet de loi de lutte contre les séparatismes sera présenté le 9 décembre prochain en Conseil des ministres, a annoncé ce vendredi matin Emmanuel Macron lors d'un discours aux Mureaux. L'instruction scolaire à domicile sera, à partir de la rentrée 2021, « strictement limitée, notamment aux impératifs de santé », et deviendra donc obligatoire au sein de l'école dès l'âge de 3 ans.

Publié le 2 octobre dans Les Echos

C'était un discours très attendu, fruit d'un long processus. Emmanuel Macron a présenté ce vendredi matin depuis Les Mureaux le projet de loi visant à lutter contre les séparatismes.

Ce texte, qui sera porté par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et sa ministre déléguée, Marlène Schiappa, sera présenté le 9 décembre prochain en Conseil des ministres, a précisé le chef de l'Etat. « 115 ans après l'adoption définitive de la loi de 1905 », il « visera à renforcer la laïcité, à consolider les principes républicains », a-t-il souligné.

« Ne nous laissons pas tomber dans le piège de l'amalgame tendu par les polémistes et les extrêmes qui consisterait à stigmatiser tous les musulmans », a exhorté le président, appelant au passage à « libérer l'islam en France des influences étrangères ». « Ce à quoi nous devons nous attaquer, c'est le séparatisme islamiste », a-t-il lancé : « Il y a dans cet islamisme radical, puisque c'est le coeur du sujet […], une volonté revendiquée d'afficher une organisation méthodique pour contrevenir aux lois de la République et créer un ordre parallèle d'autres valeurs, développer une autre organisation de la société ». Evoquant « le terreau » sur lequel ce « séparatisme islamiste » s'est construit, il a évoqué « les insuffisances de notre politique d'intégration » et dénoncé « la ghettoïsation » des quartiers, où « la promesse de la République n'a plus été tenue ».

« Nous ne le terrasserons pas en un jour mais c'est ensemble que nous devons, dans un réveil républicain, nous opposer à ceux qui veulent nous séparer », a estimé le chef de l'Etat.

Tour d'horizon des principales annonces du chef de l'Etat :

Formation des imams. Afin de construire « un islam qui puisse être en paix avec la République », il est d'abord nécessaire de « libérer l'islam en France des influences étrangères », a assuré le président. Il souhaite mettre fin « de manière apaisée » au système de formation des imams à l'étranger et renforcer le contrôle sur son financement.

Instruction obligatoire dès 3 ans. L'instruction scolaire à domicile sera, à partir de la rentrée 2021, « strictement limitée, notamment aux impératifs de santé », et elle deviendra donc obligatoire au sein de l'école dès l'âge de 3 ans, a annoncé le chef de l'Etat. « C'est une nécessité. J'ai pris une décision sans doute l'une des plus radicales depuis les lois de 1882 et celles assurant la mixité scolaire entre garçons et filles en 1969 », a souligné le chef de l'Etat, ajoutant par ailleurs que « les écoles hors contrat feront l'objet d'un contrôle renforcé ».

Charte de la laïcité pour les associations. « Toute association sollicitant une subvention auprès de l'Etat ou d'une collectivité territoriale » devra signer un « contrat de respect des valeurs de la République » représentant une « charte de la laïcité », a décidé Emmanuel Macron. Les motifs de dissolution des associations, jusque-là « très limités », seront par ailleurs « étendus » pour comprendre l'« atteinte à la dignité de la personne » ou les « pressions psychologiques ou physiques », a-t-il ajouté, jugeant « assez logique que celles et ceux qui portent ce projet de séparatisme islamiste aient investi le champ associatif » qu'ils ont identifié comme « l'espace le plus efficace pour diffuser leurs idées ».

L'obligation de neutralité religieuse sera désormais applicable aux salariés des entreprises délégataires. « Constatant que des « dérives » s'étaient installées « lorsque le service public était concédé », par exemple dans des entreprises de transport, Emmanuel Macron a annoncé qu'avec le futur projet de loi contre les « séparatismes », « l'obligation de neutralité sera applicable aux agents publics dans le cadre évidemment de leur action, mais surtout elle sera étendue aux salariés des entreprises délégataires, ce qui n'était pas clairement le cas » jusqu'à présent.

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